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Fayza OMAR, Présidente et coordinatrice de projet Afrique santé

« L’hépatite B tue plus que le Sida »

L’institut Alfred Fournier dans le 14éme arrondissement de Paris enregistre de plus en plus de comoriens malades d’hépatite B. C’est pourquoi à 28 ans, Fayza OMAR qui travaille dans cet établissement a lancé depuis le mois de juin dernier un projet de sensibilisation contre ces maladies virales. Originaire de Douniani Mboudé et de Ntsoudjini, elle vise une vulgarisation de l’importance du dépistage et l’existence d’une vaccination préventive pour éviter le pire. Cette jeune femme arrivée en France à 6 ans, a décidé de bousculer nos moeurs et les mauvaises habitudes. Interview.

Parles-nous du projet Afrique Santé?

Action Hépatite est né d’un constat que j’ai eu dans mon métier de secrétaire médical dans les hôpitaux de Paris notamment dans le service hépatologie. J’ai constaté que 70% des patients du service hépatologie étaient d’origine africaine et sur ces 70%, les 15% sont d’origine comorienne infectés par l’hépatite B. Action Hépatite à pour mission d’informer, sensibiliser, accompagner et dépister la communauté comorienne et africaine sur les différentes maladies virales notamment sur l’hépatite B. L’hépatite B fait plus de mort que le Sida. Et malgré qu’on soit en France, beaucoup d’entre nous ignore tout cela. C’est pourquoi, une campagne de sensibilisation débutera à partir du 1er septembre 2015 pour vous informer, nous informer sur toutes ces infections. Sensibiliser, c’est éviter la contamination.Fayza-omar

Que vise cette campagne exactement?

Ces patients apprennent qu’ils sont infectés une fois en France dans la majorité des cas et c’est déjà à un stade très avancé. J’ai donc décidé de mettre en place la campagne de sensibilisation avec l’aide du Dr Youssouf Kassim interne dans le service des maladies tropicales à l’hôpital Avicenne (93) pour informer la communauté sur cette maladie qui tue encore plus que le SIDA, 780 000 personnes par an dans le monde.
La prise de conscience est le premier objectif de cette campagne. La sensibilisation est le 2ème objectif. Le 3éme objectif et le plus important, est l’information sur la possibilité d’une vaccination à titre préventif. Un dépistage de la maladie sera systématiquement fait avant la vaccination. Suite au dépistage de cette maladie en cas de sérologie positive le patient sera orienté vers un spécialiste ne pouvant pas être vacciné.

Quelles sont vos attentes?
Nous attendons de cette campagne, une forte mobilisation et surtout que la communauté comorienne prenne conscience que nous avons la chance d’être en France, un pays où l’accès au soin reste facile. Nous devons arrêter notre fausse fierté et se dire que ce genre de maladie qui se transmet le plus souvent sexuellement peut aussi nous atteindre car cela « n’arrive pas qu’autres ».

Propos recueillis par Salwa Mag

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