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Fin de mission pour le haut représentant de l’Ua, Ramtane Lamamra

Le Haut représentant de l’Union africaine, Ramtane Lamamra a quitté le pays hier, après avoir mis en place le dialogue inter comorien. Dépêché à Moroni par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat après une rencontre entre celui-ci et le président Azali Assoumani lors du forum sino-africain qui a eu lieu en Chine au début de ce mois, Ramtane Lamamra a multiplié les entretiens avec les différentes autorités politiques, dès son arrivée le 11 septembre dernier.

Du 14 au 16 septembre, des réunions comptant des membres de la mouvance présidentielle, de l’opposition et de la société civile ont eu lieu. Lamamra reconnaît lui-même que « les positions de départ des uns et des autres, que je qualifierai de ‘doctrinales’ n’ont pas changé en quelques jours mais ce qui a changé, c’est que les uns et les autres soient prêts à en parler avec le souci de parvenir à des rapprochements de points de vues ». L’ordre du jour, établi de « façon consensuelle », dispose de plusieurs points : « mesures d’apaisement et d’assainissement du climat politique, cadre de concertation et de dialogue entre les parties comoriennes, promotion des principes d’autonomie des iles et de la tournante, et perspectives politiques et institutionnelles ». Le premier point a monopolisé les discussions. Le dialogue inter-comorien s’est longuement étendu sur les mesures d’apaisement et d’assainissement du climat politique, qui comprend entre autres, « une visite d’une Mission de la Commission de l’Union africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et les Droits de l’Homme ».

L’opposition s’est longtemps focalisée sur la libération « des prisonniers politiques » lors des débats, qui correspond au premier point de l’ordre du jour. « L’assouplissement de l’examen des situations dans un esprit constructif compte tenu du contexte politique actuel a été discuté et avec la formulation appropriée, il fait partie des mesures d’apaisement qui ont été portées à l’attention du Chef de l’Etat pour considération et décision », a doctement fait savoir l’ancien ministre des affaires étrangères algérien. Celui-ci a par ailleurs, révélé que le président Azali a accepté de recevoir dans le pays, une mission de la Commission africaine des Droits de l’homme et des Peuples. « Nous sommes persuadés que l’Etat comorien accordera des facilités totales et complètes en matière d’accès, en matière d’interaction avec différentes autorités et que des mesures seront prises pour favoriser au mieux l’accomplissement de cette mission ». Ce qui permettra aux membres de cette mission, de voir par eux-mêmes la situation, d’élaborer un rapport avec des recommandations et des conclusions, a-t-il précisé.

La sécurisation des élections présidentielles anticipées fait partie du 4eme point de l’ordre du jour, à savoir « les perspectives politiques et institutionnelles ». « Même si l’opposition n’a pas expressément accepté l’idée d’une élection anticipée, ce point était néanmoins à l’ordre du jour dans la mesure où la mouvance présidentielle a souhaité qu’il y soit inscrit ; nous-mêmes avons proposé que le débat soit élargi aux questions liées à l’organisation, à l’observation, au contrôle constitutionnel des élections, du contexte dans lequel elles vont avoir lieu », a longuement expliqué l’émissaire panafricain.

Cette partie, sera à l’en croire, « l’un des plats de résistance de ce dialogue ». Elle n’a pas encore été abordée. Il faut sans doute souligner que même avec le départ de Lamamra, les travaux se poursuivront entre Comoriens avec une structure qui sera coprésidée par deux membres appartenant à la mouvance présidentielle et à l’opposition. Il n’est pas exclu qu’en cas de blocage, un représentant de l’Union africaine soit dépêché sur place.

Faïza Soulé Youssouf / LGDC

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