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France – La question des Roms : Les non-dits du gouvernement Ayrault

roms-tt-width-604Dans cette cacophonie gouvernementale apparaît une question, la question des Roms. Celle-ci désigne l’aptitude des Roms à s’intégrer en France. Actuellement, cette dernière n’a de l’importance que dans le cadre d’enjeux électoralistes. Les Roms représentent pour les politiciens français un enjeux de pouvoir interne. Seulement, sous cette question se cache de nombreux non-dits.

En effet, les politiciens n’incluent dans ce problème sociétal que la peur et le manque de sécurité des français, alors même que nul ne se préoccupe réellement de la ghettoïsation des Roms avec les mauvaises conditions de vie qui s’en suivent. Manuel Valls a récemment affirmé que «  le modes des de vie [des Roms sont] extrêmement différents des nôtres ». En tant que ministre de l’intérieur, il omet sa propre contribution dans les difficultés d’intégration des Roms notamment par sa politique de démantèlement des campements de Roms. Cette politique aggrave davantage le problème, car malgré la circulaire du 26 août 2012, aucune aide au relogement et aucun accompagnement social ne sont fournis aux Roms. Ces évacuations de campements désorganisent dans un même temps la scolarité des enfants. Les démantèlements de campement ne sont que des solutions de court terme, car en réalité la création d’un autre campement dans une autre ville ne fait que déplacer le problème d’un lieu à un autre. Martine Aubry en a elle-même pris connaissance à Lille. Le manque d’aires d’accueils et à des formes d’installations sanitaires, la surpopulation des logements enveniment les conditions de vie des Roms.

L’aggravation de leurs conditions est en ce sens la cause même de la politique du gouvernement Ayrault. Ce non-dit des politiciens français provoquent une ségrégation sociale entre les Roms, et Français et renforcent également les inégalités déjà existantes.

Dans les nombreux non-dits figurent en premier lieu, le simple fait que ces derniers ne peuvent travailler. Même s’ils sont des ressortissants de l’Union Européenne, ressortissants qui ont la possibilité de voyager librement sans visa Schengen dans un maximum de trois mois, ils ne pouvaient cependant travailler. Dans ces conditions, leur seul moyen de survie résidait dans la grande délinquance, la prostitution ou encore le travail au noir. Au 1e janvier 2014, la situation des Roms deviendra celle de tout Européen, c’est-à-dire européen ayant le droit de circuler, de séjourner et de travailler.

A savoir également, la France ne constitue pas le seul pays qui fait face à l’arrivée de Roms sur son territoire. Comparativement aux autres pays européens, la France sujette à une immigration Roms allant de 15. 000 à 20. 000 Roms ne reçoit que très peu de personnes. En effet, l’Italie en compte 40. 000. En ce sens, le principal non dit des Français réside dans le fait que l’immigration Roms est une réalité sociale européenne et non simplement française.

Ces nombreux non-dits reflètent bien la situation dans laquelle la France se trouve, c’est-à-dire empreinte de xénophobie et de discrimination, et cela même au sein du gouvernement. L’extrême droitisation des propos de tous les bords politiques français devient commun en vue des élections municipales et européennes de 2014.

Narmine Abou-Bakari

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