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Il est temps d’éteindre le feu !

A une semaine de la tenue du referendum constitutionnel du 30 juillet 2018, le climat politique se tend dangereusement. Un Vice-Président de l’Union aurait échappé à un attentat à Anjouan. Le Ministre de l’intérieur et le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat en charge de la défense durcissent le ton dans une conférence commune ce 22 juillet 2018. Ils accusent l’opposition et le Gouverneur de l’ile autonome d’Anjouan d’être derrière cet attentat. Ce dernier nie farouchement ces accusations et promet de porter l’affaire devant la justice.

Depuis quelques mois, le pays vit une situation politique tendue marquée par la violation répétitive des lois en vigueur et des discours de haine. Les libertés fondamentales sont muselées et des menaces de mort sont proférées à l’encontre des autorités politiques. Deux anciens chefs de l’Etat sont interdits de se déplacer au-delà de leur ile de résidence et l’un d’entre eux est assigné à résidence. Durant cette campagne référendaire, les meetings politiques se succèdent et se ressemblent. Chaque camp maintient ses positions extrémistes. Ce pays qui patauge dans la pauvreté n’a pas besoin de cette guerre de salive qui peut dériver à une guerre réelle. Il a besoin d’institutions qui fonctionnent et qui s’occupent des préoccupations quotidiennes de sa population.

Selon la constitution, le Président de l’Union est le symbole de l’Unité nationale. Il est le garant de l’intangibilité des frontières telles qu’internationalement reconnues ainsi que de la souveraineté de l’Union. Il est l’arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions. Il doit dépasser ses rancœurs et ressentis pour sauver ce pays et il doit agir. Il doit agir pour apaiser, rassembler et réconcilier. Il doit prôner l’amour, la cohésion sociale, le respect de la loi. Un de ses vice-présidents et deux gouverneurs sont en contradiction avec lui. L’article 12-5 de la constitution de l’Union dispose que « dans le respect de la Constitution de l’Union, en vue de l’examen des questions intéressant la vie politique, sociale ou économique, nationale, le Président de l’Union peut réunir et présider une Conférence à laquelle participent les Vice-présidents, le Président de l’Assemblée de l’Union, les Gouverneurs et les Présidents des Conseils insulaires ».

Depuis la réforme constitutionnelle du mois mai 2009 qui a introduit cette disposition, les présidents de l’Union successifs ont rarement convoqué des conférences au sommet des grands élus de la nation, pour discuter des questions intéressant la vie politique, sociale ou économique, nationale. Les Ulémas ont lancé un appel la semaine dernière aux parties prenantes de là crise actuelle à « s’asseoir autour d’une table de dialogue nationale rassemblant les forces vives de la nation de tous les niveaux politiques, spirituelles, sociales, et léguer le jugement sur les échéances électorales à des institutions constitutionnelles dotées obligatoirement d’une légalité juridique et éthique ». L’Union Africaine EXHORTE  » les parties prenantes à engager le dialogue sans délai et à mener une consultation inclusive sur les reformes constitutionnelles »

A une semaine d’un scrutin à haut risque, il est temps que cette conférence soit organisée par son excellence le Chef de l’Etat, pour essayer d’ éteindre le feu qui est entrain de consumer la maison Comores !

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1 commentaire sur Il est temps d’éteindre le feu !

  1. Désolé nos confrère des Comores infos mais, Azali est très loin d’être une excellence à moins qu’il soit l’excellence du mal incendiaire de la « maison Comores »

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