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« Il y a un défaut de sincérité dans le discours du président Azali »

Depuis près de deux ans, le président Azali Assoumani, élu démocratiquement pour résoudre les problèmes socio-économiques qui frappent le peuple comorien, s’est engagé dans une démarche périlleuse de vouloir démolir les institutions et s’offrir une longévité à la tête de l’Etat comorien.

Commençant par la récupération des assises qu’il avait totalement rejetées avant la campagne électorale pour ensuite les transformer en arme de persuasion pour sa cause, Azali Assoumani veut se faire passer aujourd’hui pour un président investi d’une mission divine.
Il vient de se rendre compte que le système qu’il a mis en place lui-même par la constitution de 2001 serait une catastrophe pour les Comores et à l’origine de tous les malheurs actuels du pays. D’où, son obsession de tout changer y compris par des moyens illégaux, anticonstitutionnels qui vont sans doute créer une crise politique profonde.
Dès son investiture en mai 2016, il a fait le choix de bloquer certaines institutions clés de la république au lieu de procéder à leur réforme pour réorienter leurs rôles respectifs et améliorer leur fonctionnement.
Il a violé en cascade les règles constitutionnelles et transgressé toutes les pratiques institutionnelles sous prétexte de rechercher une voie pour les Comores.
Aujourd’hui, le président se sert de cette situation de blocage qu’il a créé délibérément pour inventer des circonstances exceptionnelles et imposer à tout un peuple une réforme constitutionnelle qui n’est pas opportune.
Les Comoriens n’en ont rien à faire, car l’urgence est ailleurs. L’éducation de leurs enfants, la dégradation permanente du système de santé national, la pauvreté extrême, la corruption et le chômage massif, voilà les préoccupations majeures de nos concitoyens.
Au lieu d’apporter des réponses concrètes à ces angoisses avant toute chose, M. Azali Assoumani privilégie son sort personnel, quitte à mettre la cohésion nationale en danger. Marcher sur la constitution et convoquer un référendum dans le but de permettre le renouvellement de son mandat 5 ans plus tard, le président ne mesure pas l’ampleur de son narcissisme et la profondeur du gouffre dans lequel il risque de faire plonger le pays.
On voit très bien qu’il y a un défaut de sincérité dans son discours. Et cela nous oblige à attirer l’attention de tous, car avec cette démarche, le pire est à redouter.
Le parti Al-Qamar condamne fermement cette attitude et appelle le président de la république à être à l’écoute des Comoriens, à regarder leur souffrance, afin d’apporter des solutions. Il ne faut pas croire que l’élection de 2016 a évacué les problèmes.
Les responsables politiques doivent se montrer dignes de la confiance qu’ils ont obtenue des citoyens. M. Azali Assoumani avait le potentiel de réussir une belle action pour le pays durant son quinquennat et réhabiliter la politique comorienne, mais je doute fort que cela soit entrain d’être gâché. C’est un pêché que les Comoriens ne pourront jamais pardonner.
Il est donc temps pour le président de la République de se rendre à l’évidence et réorienter son action vers la recherche de solutions au désarroi dans lequel le peuple comorien continue de vivre. S’il est prêt à réinscrire son action dans ce combat, nous serions nombreux à le suivre.

Salim Saandi

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