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Journée Maore : “On a assez parlé, place maintenant aux actes”

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Par rapport, justement, à ce contentieux territorial qui oppose les Comores à la France, les députés ont rédigé une déclaration commune à l’occasion de ce quarantième anniversaire de l’admission des Comores aux Nations unies. Ils y affirment que l’Union des Comores est une entité, une et indivisible, composée des îles de Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande Comore.

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Comme à l’accoutumée, la journée nationale Maore a été célébrée hier, jeudi 12 novembre, au Palais du peuple. Cette date marque l’admission des Comores aux Nations Unies en 1975. Pour cette neuvième édition, les différents intervenants en ont profité pour dresser en même temps le bilan des quarante ans d’indépendance. Dans son discours, le président de l’Assemblée nationale a rendu un vibrant hommage au Comité Maoré ‘‘en sa qualité de maître d’œuvre de l’événement’’, mais aussi à la délégation venue spécialement de Mayotte ‘‘pour son engagement en faveur de la libération nationale, avec tous les risques que cela suppose’’.

Pour Abdou Ousseni, la journée Maore incarne la volonté de tout un peuple et de ses dirigeants. “La volonté de parachever notre indépendance par la reconquête de notre souveraineté sur l’île comorienne occupée par l’ancienne puissance colonisatrice”, a-t-il déclaré. Le patron de l’Assemblée nationale a également fait part des multiples démarches entreprises par son institution sur la question de Mayotte.

“Nous avons demandé et obtenu du parlement arabe, lors de sa dernière session ordinaire de Tunis, l’inscription systématique de la question mahoraise, au même titre que celle de la question palestinienne, à l’ordre du jour des sessions ordinaires annuelles de l’organisation parlementaire panarabe”, a-t-il dit. Il s’est enfin insurgé contre ‘‘cette comptabilité macabre qui heurte la conscience, le droit et les libertés humaines les plus fondamentales’’, allusion à ces centaines de morts dans le bras de mer entre Ndzuani et Mayotte.

Par rapport, justement, à ce contentieux territorial qui oppose les Comores à la France, les députés ont rédigé une déclaration commune à l’occasion de ce quarantième anniversaire de l’admission des Comores aux Nations unies. Ils y affirment que l’Union des Comores est une entité, une et indivisible, composée des îles de Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande Comore.

Ils demandent alors l’abrogation immédiate du visa “Balladur” et l’arrêt des déplacements forcés de population à l’intérieur d’un même pays. Ils appellent aussi le gouvernement comorien à intensifier ses efforts pour réinscrire la question de Mayotte à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Les élus de la  nation demandent, en outre, à tous les candidats aux futures élections présidentielles de s’engager solennellement à poursuivre cette action diplomatique.

Pour sa part, le représentant du comité Maore à Mayotte, Youssouf Moussa, a regretté l’attitude des autorités comoriennes qui, selon lui, ne font jamais ce qu’il faut faire. “On a assez parlé, place maintenant aux actes.

Tout Comorien doit se demander ce qu’il doit faire pour la libération de Mayotte”, a-t-il dit. Et de déplorer le fait qu’aucun gouvernement n’ait jamais accompagné les compatriotes mahorais qui luttent sur place pour la libération de l’île comorienne encore sous occupation.

Youssouf Moussa en appelle à un changement de braquet. “On est faibles en termes de relations ; on doit renforcer notre action diplomatique dans la région, dans le continent et dans le monde entier. Il faut frapper à toutes les portes pour dénouer cette crise”, a-t-il dit.

Ce ‘‘manque d’engagement’’ des autorités compétentes a également été pointé du doigt par le président du comité Maore, Ali Abdou El-aniou, qui a dénoncé “une indépendance bafouée et mutilée par  la France avec l’annexion, la départementalisation et la rupéisation de l’île comorienne de Mayotte.’’ Il a enfin appelé la jeunesse à accompagner le Comité Maoré dans la lutte pour la libération de Mayotte.

Dans une lettre adressée au Comité Maore et signé par son secrétaire national, le Parti communiste français estime que l’introduction de Mayotte dans la constitution française constituait une violation du droit international.

Nassila Ben Ali / Alwatwan

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