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La cherté de la vie aux Comores est-elle une priorité pour le Gouvernement ?

consomationNon. Il est évident que le gouvernement comorien ne fait rien pour maîtriser la hausse généralisée des prix aux Comores. La situation des prix est alarment, invivable et parfois détestable, mais quelle sont les mesures prise à cet effet pour palier à cette situation. A en croire les paroles du chef de l’Etat Docteur Ikililou Dhoinine, le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour maîtriser les prix. Mais quel a été le suivi de cette déclaration ? Il est vrai qu’ en 2012,  des “Assises nationales sur la cherté de la vie“ ont été organisées avec les différents acteurs publics, les acteurs privés, des partenaires sociaux et la commission anti-corruption. Toutefois, les discussions ont accouché une sourie. Aucune mesure n’a été prise à cet égard et la population continue de souffrir.

Les chiffres qui sont publiés par le Commissariat Général au Plan sur l’évolution des prix sont sous-estimés par rapport à la réalité. En 2013, on prévoit un taux d’inflation de 3,5%.

Paradoxe… Car par rapport à l’année 2000, les prix de tous les produits et consommables : carburant, logement, les denrées alimentaires, produits d’habillement et de beauté, l’immobilier, les matériaux de construction, les équipements ménagers, les équipements informatiques, les mobilier de bureaux pour ne citer que ceux-là ont doublé, triplé voire même quadruplé pour certains produits.

Quelle est l’origine de ce désastre ?

En effet, dans un pays, l’inflation peut résulter d’un déséquilibre entre une demande trop forte par rapport à une offre limitée à un prix donné. C’est parfaitement le cas aux Comores, car l’on observe une forte dépendance de l’extérieur. Tous les produits se font rares et parfois inexistants, ce qui donne encore plus de marge aux commerçants de pratiquer des prix très élevés.

L’inflation peut aussi provenir des entreprises, car ces dernières fixent leurs prix en fonction de leur coût de production. Au Comores il y a peu d’entreprises, toutefois si l’on prend l’exemple de la MAMWE, le coûts de production (Carburant, installation, personnel, études…) de l’électricité sont insupportables et la MAMWE continue à grignoter sur le portefeuille du consommateur d’où la hausse du kilowattheure.

L’inflation peut dériver d’une création excessive de la monnaie, sous forme de crédits accordés aux agents occasionnant des dépenses supplémentaires, ou encore une dépréciation de la monnaie. Si on ne suit pas ce phénomène, ca peut aussi causer une inflation. Ceci n’est pas le cas aux Comores, car la monnaie est maitrisée. Cependant une autre forme d’inflation entretenue par le laisser des autorités a pris formes depuis plusieurs années. Il s’agit de la renonciation des petites coupures de pièces de monnaies notamment les pièces de 5 francs, 10 francs, 20 francs et bientôt la pièce de 25 francs. Ce rejet par les commerçants donne encore plus une facilité de pratiquer des prix hors normes sur des produits qui peut être seraient abordable. Surtout pour les denrées alimentaires.

L’inflation peut être causée par les rapports de force sur les marchés ne permettant toujours pas une libre fixation du prix d’équilibre. C’est le cas des entreprises de monopole développées aux Comores. Ces dernières, sans scrupule décident sur le destin des consommateurs sans aucune intervention de l’Etat. Il s’agit de Comores télécom, Onicor, MAMWE et les institutions financières du pays pour certains services.

Enfin, l’inflation peut être importée. C’est à dire, si un bien importé joue un rôle fondamental dans la production, la hausse de son prix peut avoir un impact inflationniste. Ceci est le cas des Comores. Le pays a une très forte dépendance des produits de production notamment le pétrole. Au lieu de mettre en place des mesures d’accompagnement pour mieux amortir les chocs sur les prix des principaux produits importés aux Comores, le gouvernement hausse le ton et profite de cette situation pour écraser les petits.

Ainsi, le pays continue de subir perpétuellement des hausses des produits sans pour autant que les salaires des travailleurs s’améliorent.

Par ailleurs, j exhorte les politiques de mettre en place rapidement un comité de réflexion pour parvenir à contenir cette inflation qui dans un court terme peut nuire l’économie du pays.saandi

Saandi Maoulida, économiste / © Comores-infos

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