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L’armée française quitte la dernière province d’Afghanistan où elle combattait

L’armée française a quitté, mardi 20 novembre, la Kapisa, dernière province d’Afghanistan où elle combattait et celle où elle a perdu le plus de soldats, dans le cadre de son retrait accéléré du pays.

Les quatre cents derniers militaires français déployés dans cette province instable au nord-est de la capitale afghane ont commencé à 10 heures, heure locale (6 h 30, heure de Paris) à partir en convoi de Nijrab, la dernière base qu’occupaient encore les Français en Kapisa, pour Kaboul, au terme d’une cérémonie d’adieux sur place, a rapporté un journaliste de l’AFP.

PROVINCE TRÈS INFILTRÉE PAR LES REBELLES

Entamée en 2008, la mission en Kapisa, province très infiltrée par les rebelles talibans et du Hezb-e-Islami, était considérée comme la plus difficile pour les Français depuis leur arrivée en Afghnaistan à la fin 2001. Les affrontements avec les insurgés s’y sont multipliés. Plus de 60 % (54 sur 88) des soldats français morts dans le pays depuis 2001 ont péri dans cette région.

Optimiste sur les capacités des troupes afghanes à contenir la rébellion dans cette région stratégique, l’encadrement militaire français dit laisser derrière lui un territoire relativement apaisé. Aucun chiffre n’a toutefois été avancé pour valider cette thèse et les incidents n’ont pas cessé.

Sur les quelque 2 200 soldats français présents en Afghanistan aujourd’hui, environ 700, les dernières « forces combattantes », rentreront dans leurs casernes de France d’ici à la fin de l’année, selon une source militaire. En 2013, il ne restera donc que 1 500 soldats français en Afghanistan. Un millier d’entre eux organiseront le rapatriement des véhicules et conteneurs français d’Afghanistan, avant de partir à leur tour d’ici à « l’été 2013 », selon le lieutenant-colonel Guillaume Leroy, porte-parole de l’armée française.

Lire : Afghanistan : retrait des forces combattantes « un peu plus vite que prévu », selon Fabius

1 500 SOLDATS FRANÇAIS RESTERONT STATIONNÉS À KABOUL

Après cette échéance, et pour un nombre d’année à déterminer, la présence française en Afghanistan se limitera à 500 soldats, actifs dans des programmes de formation ou de coopération, selon la même source. Hormis 50 formateurs à l’œuvre dans le Wardak (ouest de Kaboul), les 1 500 soldats français restants en 2013 seront stationnés dans la capitale afghane.

En se repliant sur Kaboul, l’armée française revient à une configuration proche de celle existant avant 2007, avant que le président de l’époque Nicolas Sarkozy ne décide d’accroître la présence militaire nationale pour, à la demande des Américains qui dirigent l’ISAF (force de l’OTAN), aller davantage au contact des insurgés en Surobi et Kapisa.

Après plusieurs attaques meurtrières pour les Français en 2011 et 2012, l’ancien président Nicolas Sarkozy avait décidé d’anticiper à 2013 le retrait français. Son successeur, le président François Hollande, a avancé l’échéance à la fin 2012, soit deux ans avant la date de retrait prévu des forces combattantes de la force de l’OTAN, qui compte un peu plus de 100 000 soldats aujourd’hui).

Malgré onze années de combats aux côtés des quelque 350 000 soldats et policiers afghans, la coalition n’a jamais pu se défaire de l’insurrection menée par les talibans qu’elle avait chassés du pouvoir, faisant craindre à certains une guerre civile après le départ de l’OTAN fin 2014, alors que d’autres évoquent un possible retour au pouvoir des talibans.

Lire (abonnés) : Afghanistan : blessures d’après-guerre

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