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Le lien entre la santé et l’unité nationale: Comores, un pays qui n’a pas d’hôpital

La mort est inéluctable et nous ne pourrons jamais rien faire pour l’empêcher. Mais comme nous l’avons remarqué ces dernières années, nos concitoyens perdent la vie à un rythme très alarmant à cause de maladies qui auraient pu être guéries si elles avaient été diagnostiquées assez tôt.
Alors, il se pose clairement la question des soins médicaux dans notre pays. Les hôpitaux s’avèrent plus qu’indispensables car les citoyens sont malades. En effet, à part les maladies qui ont toujours menacé nos vies, le comorien est aujourd’hui hanté par l’éventualité de se voir tristement terrasser par ce maudit phénomène d’AVC. Tout le monde a peur et ce puisque l’AVC peut frapper n’importe où, n’importe quand et n’importe qui.
Face à cette véritable tragédie, une occasion se présente sur un plateau d’or à nos chères autorités pour faire d’une pierre deux coups mais celles-ci ne semblent pas se soucier suffisamment du sort de leurs compatriotes.
En fait, elles ne sont visiblement pas sérieuses et ne semblent pas être bien au fait de leurs responsabilités. Parmi les missions qui leur incombent se trouve celle, essentielle et vitale, de renforcer l’unité nationale. Force est de constater que ce renforcement ne se fera pas tout seul. Il faudra poser des actes. Les discours, qui n’en finissent jamais, ne sont pas la panacée. Il faut être suffisamment courageux pour apporter le changement escompté par des actions acceptables.
Nous, citoyens, devons donc faire avancer la démocratie dans notre pays pour libérer la parole, qui est maintenant muselée, afin que nous puissions être entendus par nos dirigeants et que nous arrivions à les ramener à la raison à chaque fois qu’ils dérapent.
Il est inacceptable qu’un hôpital moderne existe quelque part sur le territoire national et qu’il ne soit pas exploité au maximum de son potentiel malgré le besoin criant qui se manifeste. Ce comportement de nos autorités peut être perçu comme un mépris vis-à-vis de la population d’une île. Comment peuvent-elles ouvrir un si grand hôpital et le faire fonctionner comme un dispensaire?
La capitale des Comores n’a pas d’hôpital à l’heure actuelle. Il a été démoli et ne sera reconstruit que dans deux à trois ans. La moindre des choses serait d’exploiter celui d’Anjouan offert par nos amis Chinois en attendant la reconstruction tant rêvée de celui de Moroni. La santé, comme nous le savons tous, ne peut attendre deux à trois ans. Combien de citoyens innocents vont être ainsi sacrifiés en étant exposés au risque de mourir d’ici à l’inauguration de nouvel hôpital dernier cri? Il ne faut pas trop compter sur des évacuations car des fois le temps de l’intervention compte plus que tout autre considération.
Dieu seul sait combien nos autorités dépensent par jour pour leur propre santé et celle de leurs proches. Elles se fichent complètement des autres comoriens sans moyens. Si elles étaient réellement attachées à l’unité de ce pays, elles auraient sans hésitation saisi cette occasion pour montrer à l’île d’Anjouan qu’elle est bien ancrée dans la République et que son hôpital ou plutôt l’hôpital de l’Etat qui se trouve là-bas compte aussi. Ainsi, elles renforceraient le sentiment d’appartenance à une même Nation. Mais il n’en est pas question. Elles feront plutôt tout pour reconstruire celui de Moroni et ainsi prouver aux habitants de l’île combien l’hôpital situé chez eux est inutile aux yeux de l’Etat. Cela constitue un grand crime contre la Nation.
Les opportunités pour unir ce pays existent bien mais elles nous passent toujours et encore entre les doigts à cause de nos dirigeants du moment.
Imaginez le nombre de Mohéliens et de Grand-comoriens qui se rendraient à Anjouan pour leurs soins médicaux. Leur présence sur la deuxième île du pays aiderait considérablement à les rapprocher des locaux. Par de simples gestes de solidarité, des liens plus forts se tisseraient entre eux, consolidant ainsi l’unité nationale. Mais hélas nous avons ce que nous avons choisi, comme quoi qui sème le vent récolte la tempête.
Babayou Houmadi
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