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Le pouvoir implacable de la diaspora  

​« Les Comores peuvent-ils se développer sans la Diaspora ? La réponse que tout le monde peut donner est Non. Est-ce vraiment le cas ? La diaspora comorienne se subdivise en deux catégories : certains sont à la poursuite du bonheur et de l’eldorado ce qui est le cas de ceux qui migrent vers la France et Mayotte et d’autres à la poursuite de l’approfondissement des aptitudes professionnelles et l’éducation, ces derniers s’éparpillent un peu partout dans le monde, mais se localisent massivement à Madagascar.»
La question de la migration comorienne est un phénomène complexe, tant d’un point de vue démographique, social, économique et politique. Au cœur d’une abondante littérature, les analyses conduisent rarement à un consensus.
Depuis quelques années, les flux migratoires comoriens dans le monde continuent d’augmenter jour après jour. L’accroissement des mouvements migratoires du peuple est une résultante de la situation d’extrême pauvreté du pays, de la mauvaise gestion des affaires de l’État, de l’absence d’une politique de gestion des ressources humaines, du manque d’infrastructures (sanitaires, éducatifs,…), de l’incohésion sociale et tous les problèmes que vie quotidiennement chaque Comorien.
Un traitement rationnel de la question migratoire appelle une nouvelle approche mettant en exergue les liens entre migration et développement. Ces relations sont à appréhender à deux niveaux : au niveau des pays d’accueils et au niveau national. C’est une interaction bidirectionnelle qui n’exclut pas des mouvements circulatoires.

Ces derniers temps, les réseaux sociaux sont bombardés des problèmes qui frappent les diasporas comoriennes dans le monde principalement en France, à Mayotte et à Madagascar. Des questions reviennent pertinemment en résonnance dans nos esprits : quelles sont les motivations principales de l’émigration ? En quoi la migration contribue-t-elle au développement ou à la pauvreté du pays ? Où sont le gouvernement et le peuple comorien dans la politique étrangère ?

La France, un mal nécessaire pour le peuple comorien.
« Nous sommes là aujourd’hui pour faire une prière pour que Dieu sauve nos frères libyens contre les pays ennemis tels que la France et autres », a dit Ibrahim Sidi Ancien ministre de la défense et aussi ministre de l’information.

La réponse à cette question ramenée à un paradoxe qui dure depuis l’indépendance et dont beaucoup d’intellectuels ont posé leurs marques cela dit jusqu’à lors, on n’est pas encore fixer sur ce point.

Tout en s’opposant sur la question de l’île de Mayotte, sur laquelle chacun des deux pays revendique la souveraineté, la France et les Comores restent des partenaires privilégiés, comme en témoignant les très nombreux citoyens binationaux et la diaspora comorienne en France ainsi l’a souligné l’économiste statisticien Said Hamidou AllAOUI :« Si l’économie française arrive à décoller et que la croissance du PIB se confirme aux prévisions de l’INSEE, …, les comoriens de la diaspora bénéficieront de cette relance économique et par ricochet la relance économique viendra sonner a notre pays. »

Si les ‘Je viens’ (ressortissants comoriens en France) qui nous donnent une image d’un paradis français et renseignent de façon imparfaite sur les caractéristiques sociales des migrants comoriens en France, certaines enquêtes dessinent le profil de cette migration. La population comorienne est ouvrière à 50 % et 20 % des salariés ont un statut professionnel précaire (contrat d’intérim, CDD). 23 % des hommes actifs sont au chômage contre 51 % des femmes actives. Le taux de délinquance des jeunes comoriens en France ne cesse d’augmenter et le niveau de diplôme reste au stade BTS, DTS pour la majorité. Comme l’a souligné la présidente de l’Association MASSAI Marie-Rose mère d’Elizabeth Saïd sur l’émission de RFI Les voix du monde : «les Comoriens connaissent un grand problème d’alphabétisation, de chômage, de travail clandestine et une montée de la délinquance comorienne à Marseille »

On ne peut s’empêcher de porter un intérêt particulier à ces propos en connaissant ses faits et sachant qu’on utilise une monnaie française qui nous rend sans le vouloir dépendant de l’économie française et en sachant que la situation est aujourd’hui telle que, selon plusieurs sources, les transferts de la communauté comorienne installée en France vers leur pays d’origine représentent le PNB des Comores.

L’État français  à une grande influence dans la société comorienne autant plus que le ‘Anda’ (Grand Mariage) comme on peut le constater durant toutes les prises de pouvoir depuis l’indépendance dans l’ère  Bob Denard jusqu’à la prise de pouvoir par le Putsch du présent président de la République dont depuis, on connaît un semblant de paix malgré les problèmes entre nos communautés, le ‘OUKOUTROUZI’ (problème entres les différentes iles des Comores) et une installation du néo-colonialisme.

Pour ainsi dire, vouloir, couper les relations bilatérales avec la France, c’est comme dire à un Grand comorien de ne pas faire le Grand Mariage.

On vit actuellement dans un monde multipolaire où il n’y a plus de murs de Berlin. Alors sans préjudices, et en connaissance de cause, les Comores ne sont pas viables aujourd’hui sans la France. Cependant, on devrait ce demandé si l’ex Président Ikililou Dhoinine a pu rompre nos liens avec l’Iran, un pays qui a toujours œuvré pour le bienêtre du peuple comorien : « Sachez que l’Iran est au côté des Comores pour le retour de l’île de Mayotte dans son giron naturel… Nous ne pouvons pas laisser un pays musulman souffrir. Nous allons vous apporter le peu que nous avons pour que les Comores se développent », a souligné l’ambassadeur iranien. Qu’en est-il de l’État français ?

Mayotte, le cercueil Balladur des comoriens  
Pour les Comores, l’ile mahoraise reste un territoire comorien même après sa soit disant départementalisation, le drapeau comorien porte toujours les quatre étoiles et la bande de couleur blanche qui représente Mayotte.

Le tsunami de pauvreté qui inonde les trois iles de l’archipel poussant les comoriens au bout et ainsi recourir à n’importer quel moyen pour entrer dans son ile voisine à la recherche de l’eldorado mahorais.

La mise en place du visa Balladur qui était censé diminuer l’afflux a eu l’effet inverse et une abondance de clandestinité qui ne risque pas de s’arrêter aujourd’hui. Le secrétaire général de la présidence de la République française de 1973, Eduard Balladur est devenu l’ange de la mort. Aujourd’hui, le peuple comorien cri, pleur, des larmes qui coulent pour les milliers de morts aux cotes mahoraises et que la communauté internationale aveuglée par le « Géant Français » face au « petit comorien » ne peut pas les sécher.

Les iles comoriennes ont connu en 1975 une indépendance embryonnaire qui est un des causes de notre pauvreté. En 2011 Mayotte comme leurs ancêtres sont encore victime de la précocité et la volonté sans faille de l’État français dans un soit disante referendum pour la départementalisation qui ne fait qu’attiser les problèmes.

La recherche de la nationalité française est-elle plus importante que la vie de chacun de nous ? Comme je le dis souvent, on ne fait que blâmer les gouvernements de tous les maux de la nation et on oublie que les Mahorais sont « des Comoriens » et que ce sont eux qui ont décidé de nous quitter nous leurs frères de sang pour rester avec leurs oppresseurs. Devrions-nous nous demander pourquoi sont-ils vraiment partis ? La drôlerie est simple, ils sont mieux sans nous.

Aux lieux de s’acharner à trouver une solution pour faire revenir Mayotte aux Comores ce qui est peut-être en soit une cause perdue, nous devons se consacrer sur nous-même et faire de notre pays un meilleur endroit de vie dans la paix sociale et la sécurité économique. Et là et seulement dans ce cas, on peut se préparer à aller vivre le combat entre David et Goliath et peut être finalement par un miracle le Nil deviendra encore une fois rouge.

La diplomatie comorienne à l’agonie dans la grande ile de Madagascar 
Les relations entre les deux pays ne datent pas d’aujourd’hui, Madagascar compte plus de 200 000 comoriens. On ne peut que constater que beaucoup de comoriens sont originaires de la grande ile, c’est le fruit d’une cohésion entre les deux sociétés qui a duré des décennies et continues encore de nos jours.

Malgré les massacres de plus de mille comoriens en décembre 1976 à Mahajanga par Les Betsirebaka, les rapports bilatéraux se sont mis en place depuis quelques années. L’exemple concret de ce retour à la cohabitation réside en moi-même qui suit né dans la grande ile et d’une grande mère ‘Sabena'(Malgache d’origine comorienne) .

À la différence de la communauté comorienne dans les autres pays, les Comoriens à Madagascar ne renvoient pas de plus-values vers le pays au contraire, on ne fait qu’enrichir l’État malgache. Les temps où les échanges commerciaux entre les deux pays nous étaient bénéfiques sont loin derrière nous.

Les Comoriens qui se trouvent dans la grande ile reçoivent régulièrement des transferts de fonds que ça soit en provenance de la France, des Comores ou ailleurs… Pour les simples raisons que les gens qui viennent à Madagascar ne sont pas là pour investir, mais pour deux grandes principales logiques la santé et l’éducation.

Le manque d’infrastructures thérapeutiques et de médecins hautement qualifiés qui est dans notre pays, qu’on peut constater dans l’hôpital central de Moroni « EL MAANROUF » et dans les propos de beaucoup de malades rapatriés à Madagascar « Je suis allé à EL Maanrouf, les médecins m’ont dit qu’ils ne savent pas ce que j’ai » Est-ce la faute des médecins ? Où de l’État qui ne met pas à leurs dispositions les matériaux nécessaires ?

Plus de 20 000 étudiants comoriens sont installés à Madagascar pour les raisons qu’on connait tous : « Manque de tout au pays ». Ce n’est pas n’importe quelle communauté, mais ce sont ceux qui sont sensés êtres les élites de demain, qui aurons pour devoir de veiller à l’avenir du pays. Comme l’a dit Nelson Mandela « L’éducation est votre arme la plus puissante pour changer le monde. »

J’ai lu beaucoup d’articles qui n’arrêtent pas de dire à quel point les étudiants comoriens à Madagascar souffrent d’injustice commise par l’État malgache et son peuple. Certes, je ne vais pas le nier, mais comme je le dis et répète : nous sommes responsables de nos actes, de nos choix, notre comportement individuel et collectif est la cause principale de tous nos maux. Voici des propos recueillis en 2006 du Professeur de philosophie, poète et ancien président de l’Alliance française de Mahajanga, Roger Rakotondrasoa qui se définit comme un humaniste. « Comme j’ai grandi avec les Comoriens, je peux dire qu’ils ont un défaut. Ils croyaient que Mahajanga leur appartenait, était à eux et de fait ne s’intégraient pas. Ils manifestaient un esprit de vanité, d’orgueil. Un peu vantards. » Ce sentiment de supériorité et de vantardise qu’on a développé depuis le pays et qu’on trame avec nous, c’est ainsi que nous définissent certains malgaches.

Certes dans tous cela il y a une grande responsabilité de notre gouvernement si on voit la différence qu’il y’a entre le Visa Transformable en Long Séjour d’un français qui est de 58 euros contre 350 euros pour les comoriens, on ne pas dire que la diplomatie est à son haut niveau.

« Existe-t-il un accord bilatéral entre nos deux pays qui pénalise nos citoyens par rapport aux autres nationalités ? Si oui, quelle est la contrepartie ? Quels sont les textes applicables ? », S’interroge le présidant de la Fédération comorienne de consommateurs Said Abdallah Mchangama
Dans tous cela n’oublions pas que Madagascar tout comme les Comores sont les marionnettes des Français depuis fort longtemps. Des soupçons et des rumeurs dises même que la France était responsable de la crise malagasy de 2009 la même idée est mentionnée par M. Pierre Van den Boogaerde, ancien représentant du Fonds monétaire International (FMI) à Antananarivo, « Il a affirmé que la France a payé la facture pour les “extras” du CAPSAT », note l’ambassadeur américain de l’époque, M. Niels Marquart, en référence aux mutins du Corps du personnel et des services administratifs et techniques (CAPSAT), qui ont joué un rôle central dans le renversement de M. Ravalomanana et l’accession de M. Rajoelina au pouvoir en mars 2009. Dans un même contexte, nous partageons avec les Malgaches la colonisation française dans les iles Éparses et l’ile de Mayotte dont paris ne veut pas céder sachant la valeur inestimable qu’ont ces territoires.
Nous devons nous mettre d’accord sur le fait que malgré les disparités  des deux nations, Madagascar et notre frère historique et donc on doit que ça soit par le peuple ou par le gouvernement trouver un moyen de cohabiter ensemble dans notre intérêt.
« Tous ces problèmes que fait fassent les Comoriens à l’étranger ne font qu’envenimer la situation socio-économique du pays. Le peuple, le gouvernement doit travailler ensemble pour améliorer la politique étrangère afin d’améliorer au culminant les échanges mondiaux de biens et services du pays afin de pouvoir tirer le maximum de profit dans les relations internationales indispensable pour la croissance de tout pays. »
Par Omar Ibn Abdillah

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