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Le pouvoir prend une claque

L’opposition a frappé fort, très fort. Elle vient de remporter toutes les élections. Elle ne laisse finalement au pouvoir….que les yeux pour pleurer. Une sévère sanction. Arrogance, bilan mitigé, incapacité à répondre aux besoins primaires de la population, mauvaise gouvernance,…chacun y va de son commentaire pour expliquer cette raclée que vient de recevoir le régime sortant. Dix ans, jour pour jour, après avoir quitté Beit-salam sous les huées, Azali Assoumani va retrouver le 26 mai un palais de Beit-salam dont il ne connait que trop bien.

C’est un uppercut violent. Le pouvoir a tout perdu : la présidentielle, les trois élections des gouverneurs de Ngazidja, Mwali et Ndzuani. Une raclée qui rappelle celle qui avait été infligée en 2006 à la Crc (Convention pour le renouveau des Comores). Ironie de l’histoire : c’est ce même parti qui opère aujourd’hui un retour en force sur la scène.

Dix ans après avoir quitté le pouvoir, Azali Assoumani retrouve donc les lambris dorés du palais de Beit-salam. Il y a seulement quelques années, personne n’aurait parié un rial sur cette victoire tant la Crc battait des records d’impopularité.

Mais, l’ancien chef de l’Etat a su discrètement tisser sa toile en se faisant entourer d’une équipe de choc et d’un staff dévoué. A l’abri des regards, il a soigneusement préparé son retour. C’est au dernier moment, quand il a rassemblé toutes les pièces du puzzle, qu’il a abattu ses cartes.

Il a ainsi alterné les entretiens avec la presse nationale et internationale, testé les grandes idées de son projet de société, etc…On le disait ‘‘fini’’ après la scission de la Crc. Mais, en bon animal politique, il est retombé sur ses pieds. Certains disent même que le départ de Msaidié Houmed, Abodo Soefo et autres lui a permis de resserrer davantage les rangs du parti.

Il faut dire qu’au-delà du fait que sa campagne est la plus réussie de tous les candidats, Azali Assoumani a surtout bénéficié d’un heureux concours de circonstances : le bilan mitigé du régime sortant, l’arrogance de certains pontes du pouvoir, son alliance avec le parti Juwa, mais aussi une équipe de cadres bien rodés à l’exercice et quelques bons souvenirs de son passage aux affaires. C’est ce cocktail qui expliquerait aujourd’hui sa victoire. Que fera-t-il de son mandat ? Al-watwan reviendra sur les principaux défis du président fraichement élu dans une de nos prochaines éditions.

Mohamed Inoussa / Alwatwan

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