En ce moment

Le Tribunal suprême valide le report de l’investiture de Chavez

L'équipe médicale du président Hugo Chavez a recommandé la poursuite de son hospitalisation à Cuba au-delà du 10 janvier, date à laquelle il devait prêter serment.

Le Tribunal suprême de justice a jugé mercredi que le report de la cérémonie d’investiture d’Hugo Chavez en raison de son hospitalisation à Cuba était conforme à la Constitution vénézuélienne. Luisa Estella Morales, présidente de cette instance contrôlée par des alliés de Chavez, a expliqué que Hugo Chavez étant un président réélu, il n’y avait pas interruption de la continuité du pouvoir.

« Pour l’instant, nous ne pouvons pas dire quand, comment et où le président sera investi. Mais parce qu’il est un président réélu, il n’y pas d’interruption dans l’accomplissement de ses tâches », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse. « Le pouvoir exécutif, composé du président, du vice-président, des ministres et des autres organes et agents de l’administration, continue d’exercer pleinement ses fonctions sur la base du principe de continuité administrative », a-t-elle ajouté.

La cérémonie d’investiture d’Hugo Chavez, réélu à la tête de l’Etat en octobre, était initialement prévue ce jeudi 10 janvier devant l’Assemblée nationale, conformément à l’article 231 de la Constitution. Mais ce même article prévoit que « si, pour n’importe quelle raison, le président de la République ne peut pas prendre ses fonctions devant l’Assemblée nationale, il le fera devant le Tribunal suprême de justice ».

Hugo Chavez, qui est âgé de 58 ans, a subi le 11 décembre à Cuba une quatrième opération liée à une récidive d’un cancer de la région pelvienne révélé mi-2011. L’équipe médicale qui le soigne a recommandé que le rétablissement post-opératoire se poursuive au-delà du 10 janvier, avait précisé mardi le vice-président, Nicolas Maduro. Ce dernier, adoubé par Chavez, est de fait le dirigeant du gouvernement.

JUSTICE « POLITISÉE », DÉNONCE CAPRILES

Pour l’opposition, le pouvoir se rend coupable d’une violation de l’ordre constitutionnel. Elle estime que le pays se retrouve dans une situation de vacance permanente à la tête de l’Etat et juge qu’il convient donc de révoquer Chavez de son mandat et de nommer le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, président par intérim jusqu’à l’organisation d’un nouveau scrutin, dans un délai de trente jours.

Henrique Capriles, le candidat de l’opposition battu par Chavez lors de la présidentielle du 7 octobre, a affirmé mercredi soir que le Tribunal suprême avait rendu une décision politique, et non juridique. « Le tribunal a fourni une interprétation afin de régler le problème que rencontre le gouvernement », a-t-il dit lors d’une conférence de presse, dénonçant la « politisation » du juge constitutionnel.

Hugo Chavez, depuis 1999 à la tête du 6e producteur mondial de brut, n’est plus intervenu publiquement depuis sa quatrième opération, le 11 décembre. Lors de la campagne électorale, à l’automne dernier, il avait semblé remis du cancer révélé mi-2011. Mais quelques semaines à peine après sa réélection pour un nouveau mandat de six ans, il avait dû regagner La Havane pour un nouveau traitement.

Contrairement à ses précédentes opérations, aucune photographie cette fois n’a été publiée de sa convalescence, et les rumeurs courent au Venezuela sur son état de santé. Certains affirment qu’il n’aurait pas repris connaissance.

Le gouvernement a appelé ses partisans à se rassembler en masse jeudi devant le palais de Miraflores, siège de la présidence. « Demain, nous irons tous au palais de Miraflores. Le peuple sera investi président. Nous sommes tous Chavez », a déclaré Diosdado Cabello lors d’une réunion télévisée du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV).

Plusieurs alliés régionaux de Chavez, dont les président Jose Mujica (Uruguay), Evo Morales (Bolivie) et Daniel Ortega (Nicaragua), ont annoncé leur intention de se rendre eux aussi à Caracas.La présidente argentine, Cristina Fernandez, envisage elle de rendre visite à Chavez vendredi à La Havane.

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!