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L’énergie, une question de gouvernance avant tout

Le gouvernement dirigé par le Président Azali Assoumani s’apprête à inaugurer en grande pompe, la centrale électrique de voidjou d’une capacité de 20 475 KVA qui sera capable d’alimenter l’ile de la Grande Comore. Cette centrale électrique a été financée sur fonds propres grâce à l’avance statutaire accordée par la Banque Centrale des Comores. C’est une très bonne nouvelle pour les habitants de la Grande Comore qui souffrent depuis des années des méandres des délestages intempestives de la société comorienne de l’eau et de l’électricité des Comores (Ma-Mwe). Plusieurs régions du pays n’ont plus d’électricité depuis des années et d’autres reçoivent l’électricité quelques heures par semaine ou par mois. Cette situation intolérable ne pouvait plus durer et il faudra à cet effet féliciter le gouvernement pour les efforts accomplis au cours de ces derniers mois pour acquérir les groupes électrogènes en vue de sortir le pays des abysses de l’obscurité.  Une acquisition faite en marge de la loi régissant la passation des marchés publics.

 

Le défi pour la Ma-Mwe est maintenant, la maintenance régulière de ces groupes, l’approvisionnement quotidien en gas-oil et la lutte contre la fraude. Les besoins en carburant de cette société, vont tripler avec la mise en marche de cette nouvelle centrale. Ils vont passer de 30 000 litres de gas-oil par jour à près de 90 000 litres par jour. A l’heure actuelle, la Ma-Mwe arrive difficilement à s’acquitter des 5000 litres de gasoil sur les 30 000 fournis quotidiennement  par la société Comorienne des Hydrocarbures SCH). C’est l’état qui continue de payer les autres 25 000 litres de gasoil. Comment une société en faillite et moribonde, minée par la fraude, le vol, la corruption et l’incompétence comme la Ma-Mwe pourrait-elle s’acquitter d’une facture de 90 000 litres de carburant par jour ?  Il faut améliorer la gouvernance de cette société pour la rendre rentable, sinon les groupes électrogènes qui seront allumés ce dimanche 5 février 2017 rejoindront très vite le grand cimetière des dizaines de groupe acquis à prix d’or ces dernières décennies par les différents gouvernements successifs.

 

L’énergie dans notre pays est une question de gouvernance  et de respect de la loi avant tout ! La Ma-Mwe doit explorer les voies et moyens pour améliorer sa gouvernance avec la participation dessalariés, qui sont en partie responsables de la faillite de cet établissement,  en vue d’une meilleure performance de l’entreprise. Cet établissement public doit dorénavant être dirigé, non pas par un Comité hétéroclite de trois personnes, mais par une personne compétente recrutée sur la base d’un appel à candidature conformément à la législation en vigueur.

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