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Les assises nationales : un crime rituel sous les yeux de tout le monde

Un pays qui ressemble à une scène de crime. Qui l’a assassiné ?  Quel est l’arme du crime ? L’autopsie nous révèle que les Comores, un pays mort-né depuis 42 ans –  dont ses habitants ont les traits d’une carcasse autour de laquelle rodent encore et toujours  les mêmes vautours politiques – ne peut être  aucunement le fruit d’un simple accident mais  résulte, sans le moindre doute, d’un crime odieux perpétré par ses charognards politiques.

 Ainsi, vraisemblablement, l’organisation des assises nationales  est censée être un retour sur le lieu du crime pour faire une reconstitution des faits afin de comprendre ,  identifier et entendre les aveux de culpabilité de nos acteurs politiques.

 

  Curieusement, le Président de cette pauvre république de 100000 habitants s’est subitement retracé et finalement les  assises nationales vont prendre la forme  d’un hôpital psychiatrique  là où tout  le monde sera convié d’aller écouter comment nos leadeurs politiques ayant sévi dans le pays durant 42ans  vont plaider la démence afin d’échapper a la peine de mort politique. C’est ainsi que la demande manifeste formulé par Azali de faire de la commission sur la citoyenneté économique une camisole de force afin de contraindre les Msaidié et consorts de passer les mains derrière le dos, ne peut être comprise autrement que par son obstination de CRCiser les assises nationales en même temps mettre derrière les barreaux tous ceux qu’il n’a pas réussi à acheter.
 A vrai dire, l’idée d’organiser des assises  nationales vient à proprement dit du fait que nos leadeurs politiques se sont faits prisonniers  de leurs mauvais résultats. Ils se débattent pour se dégager à tout prix  avant de subir la révolte  populaire. D’où cette stratégie de tenir un dialogue politique qui va à coup sûr piocher comme du sable  tous les mécontentements qui tordent le ventre du peuple comorien depuis 42 ans et les disperser aux 4 coins des 4 iles afin de mater dans l’œuf tout esprit de révolte. Il n y a que les naïfs qui peuvent croire  qu’après les assises nationales les Comores seront remis à des bons mains et mis sur les bons rails. Des vraies assises nationales ? C’est le jour où on peut se vanter d’une justice équitable : le jour où  au tour des politiciens de s’assoir sur le banc des accusés  et le peuple au perchoir pour se faire éclairer sur tous les questions préoccupantes.
  Pourtant, le  dialogue nationale du M11,  dans tous ses dimensions politiques tel qu’on nous le présente aujourd’hui n’est  qu’une  manœuvre dilatoire destinée à :

– réconforter  un président élu par procuration en lui donnant une légitimité fictive (Azali n’a que 2 députés et depuis qu’il a rompu avec son sauveur il est réduit en peau de chagrin, désorienté et  en mal de propositions et de popularité).

– Permettre à des artistes de l’arnaque qui  n’éprouvent aucun remord  pour avoir causé autant de tort au pays,  d’exercer plus de domination au lieu de prescrire la rupture.

– Servir d’artifice trompeuse, de justifications fantaisistes afin de permettre à une classe politique qui n’a rien à envier de se faire peau neuf afin s’incruster au pouvoir.

– Disperser, annihiler tout esprit de révolte car les assises nationales va remettre tous les pendule a zéro tout en sachant que personne ne sera mis en cause.
En revanche, tout le monde est toutefois d’accord que les assises nationales demande l’engagement et l’adhésion de tous les bonnes volontés mais c’est sa dimension mystérieuse qui fait fureur : Les organisateurs font négation des vrais  problèmes  du pays et des vrais questions qui nous préoccupent pour éviter de se faire prendre la main dans le sac. 
Outre, a  l’approche des  assises nationales,  les questions qui semblent rapidement se poser est de savoir qui sera mis en cause ? Les Azali, Sambi, Ikililou, Mamadou, Msaidié et consorts vont-ils enfin se mettre à l’évidence que c’est leurs politiques bestiales qui ont fait des Comores une scène d’horreur ? si le pays tangue n’est-ce pas par ce que  la gouverne est constamment entre les mains de psychopathes politiques qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts ?peut-on changer le pays sans changer de classe politique et de pratiques politiques ?Comment nos politiques vont-ils changer ou accepter d’être changé à l’heure qu’ils n’éprouvent aucun remord pour avoir piller le pays ?
Ainsi donc, arrêtons les balivernes. Le pays sera perpétuellement en danger tant qu’on entend la solution venir de nos bourreaux politiques. Un dialogue national sans la pression de la rue ne sera jamais productif dans un pays où la classe politique veut s’éterniser au pouvoir. Il me semble bon de dire que ce dialogue nationale  mal parti présente un réel danger d’étranglement pour nous le peuple comorien. Nous sommes tous conscient qu’il n’est pas destiné à provoquer une rupture avec la même classe politique qu’on a  tant décrié ni à nous assurer une sécurité contre sa dangerosité. Elle a pour seul but de leur permettre d’assoir davantage leur suprématie.
  Enfin, c’est la raison pour laquelle Je me refuse de partager l’avis de notre cher journaliste Mohamed Hassani  dans son poste du 29 novembre intitulé « la réussite des assises nationales doit être la fin de la tournante ». Personnellement, ce n’est pas une bonne note de dire que « le train des assises nationales est parti sans  toutefois fermer les portes » à ceux qui veulent le prendre en marche. La sagesse veut qu’on ne prenne pas un train en marche dont on ne connait pas la destination. Pire, le train qui  est parti est  conduit par une équipe  qui, si on médite sur la situation terrible dans laquelle le pays se trouve à cause d’eux, elle  ne mérite  autres considérations que d’être prise en charge dans un hôpital pour des troubles de comportement. Paradoxalement, le train que Mohamed Hassani évoque ici est celui qui est déjà sortie de la voie, éjecté par un torrent déferlant d’intérêts égoïstes .Oui à un dialogue national. Par contre faire encore confiance aux mêmes politiciens controversés en leur laissant le soin de choisir notre destin est un pari trop dangereux et le risque de voir les enfants de nos enfants subir le même sort que nous est trop élevé.
Par Cap Patrie

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