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« Les femmes comoriennes  constituent la base indispensable du processus économique… »

Discours du président Azali à  Ntsorale – Dimani, le 28 octobre 2017 

C’est pour moi un plaisir et un agréable devoir d’être parmi vous aujourd’hui et de m’adresser à cette honorable assistance et à l’ensemble de nos compatriotes, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme rurale et de la réouverture du Centre Rural de Développement Économique de Sidjou.
En cette circonstance exceptionnelle, permettez-moi de remercier très sincèrement Monsieur le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, mon frère M. MATTHIAS et exprimer toute notre gratitude au PNUD, au PNUE et le Fonds Mondial pour l’Environnement, partenaires du Gouvernement comorien.
Je tiens également à remercier mon frère le Gouverneur de l’Ile Autonome de Ngazidja, les autorités locales, les notables et l’ensemble de la population des régions de Dimani et Washili, pour leur accueil fraternel et chaleureux.
Mesdames et Messieurs,
Cette Journée est pour nous une occasion annuelle, de rendre hommage, à nos mères, à nos sœurs, à nos épouses  et à nos filles, pour le rôle irremplaçable qu’elles jouent et qu’elles ont toujours joué, dans la pérennité de nos foyers et de nos communautés, en zone rurale, notamment.
Il faut le reconnaitre et l’affirmer haut et fort : les femmes en général et les comoriennes en particulier, constituent la base indispensable du processus économique et social, au sein des familles et des foyers en zone rurale.
Elles contribuent ainsi de manière significative à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la malnutrition. Elles veillent à la gestion des terres, des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques. Elles subviennent aux besoins de leur foyer, en travaillant plus et passant plus de temps, en particulier à la recherche d’eau et de combustibles pour leurs cuissons.
Or, ce travail est malheureusement, souvent invisible et non rémunéré.
Les temps de repos et de loisir dans notre société, est souvent l’apanage des hommes, qui les consacrent aux jeux de cartes, aux dominos et aux palabres sur les places publiques. Les femmes, quant-à elles, leurs rares loisirs dans les foyers, sont consacrés aux cérémonies de mariages ou aux rassemblements à caractère social ou politique.

Certes, des efforts importants ont été déployés, pour permettre aux femmes et aux filles rurales d’accéder aux moyens de production, aux services publics tels que l’éducation et la santé, aux infrastructures comme l’eau et les services d’assainissement.
Toutefois des efforts restent encore à faire dans de nombreux domaines.
Nous devons cependant prendre garde, aux copier-coller et aux caricatures relevées ailleurs, pour être dans le vrai et l’efficacité.
En effet, chez nous de nos jours et fort heureusement, nous ne privilégions pas  l’éducation des garçons à celle des filles parmi nos enfants.
Chez nous, le nombre des femmes qui meurent en donnant la vie faute d’accès aux soins, est fort heureusement  en nette diminution par rapport à d’autres pays.
Chez nous, à diplôme et à niveau égaux, le salaire est égal pour l’homme et la femme.
Aux Comores, comme l’a dit le Ministre Chayhane, l’accès à la propriété, celui de la terre en particulier, est pour la femme, un acquis de nos us et coutumes et de nos traditions.
Chez nous,  la violence faite aux femmes à la maison, au travail et lors des conflits, le harcèlement tant décrié ailleurs, l’atteinte à l’intégrité physique des femmes, sont, comparativement à d’autres lieux, des phénomènes nouveaux et marginaux que nous devons prévenir et réprimer  et pour lesquels la Justice doit faire son travail.
Nous devons cependant reconnaitre que les femmes sont sous-représentées au niveau décisionnel dans la vie politique comme dans le monde des affaires. Et je voudrais alors demander à nos mères, à nos sœurs, à nos épouses  et à nos filles à s’impliquer davantage, dans les mouvements et les partis politiques, les organisations de la société civile et du monde associatif et d’y acquérir leur place, non pas parce qu’elles sont femmes, mais par l’excellence, la compétence, l’engagement, le mérite et le patriotisme dont elles ont la vocation.
Nous devons également favoriser le rôle de puissants catalyseurs de changement que jouent les femmes dans la résolution des défis liés aux changements climatiques.
En effet, elles favorisent l’adaptation de nos communautés au climat et une meilleure réaction face aux catastrophes naturelles. Elles agissent souvent dans le sens de l’intérêt et du bien-être de leurs enfants, de leur famille et de leur communauté.
Nous devons alors favoriser leur participation et leur action dans les domaines économiques et politiques, car elles pourront alors influer positivement sur les politiques et les institutions, pour promouvoir une meilleure distribution des services publics, tels que l’énergie, l’eau, les services d’assainissement et l’infrastructure sociale, en vue d’améliorer l’adaptation aux changements climatiques et gagner la lutte contre la pauvreté.
Mesdames et Messieurs,
Honorable assistance,
La femme est au cœur du monde agricole. Quoi de plus normal alors que de combiner cette Journée Internationale de la Femme Rurale, et la réouverture du Centre Rural de Développement Économique de Sidjou, qui constitue un relais important duProjet d’Adaptation aux Changements Climatiques en agriculture, dont la réussite est un gage de meilleur avenir pour l’agriculture dans notre pays.
C’est pourquoi, j’ai tenu à être présent à cette inauguration car ce projet CRCCA, qui a été lancé depuis juillet 2014 et qui doit prendra fin en décembre 2018, s’appuie sur les centres ruraux de développement économique (CRDE) dont celui de Sidjou, pour accompagner les producteurs agricoles dans les zones les plus vulnérables.
Je saisis cette opportunité pour réitérer notre gratitude au Fond Mondiale de l’Environnement (GEF), au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui, avec le Gouvernement comorien, ont financé ce projet à hauteur de 9 millions de dollars, dans l’objectif de réduire la vulnérabilité des systèmes agricoles de Mwali, de Ngazidja et de Ndzouani au changement climatique et à la variabilité climatique.
Le projet concerne les Centres Ruraux de Développement Economiques (CRDE) et cible six zones vulnérables dans la mise en place d’approches, d’outils et de techniques d’adaptation au changement climatique
A un an de la fin théorique de ce projet, il convient alors de faire le bilan et mesurer ses résultats et son impact sur les populations rurales cibles
C’est seulement alors, que nous pourrons mesurer la pertinence et l’efficacité de ce projet et du partenariat qui est à sa base, et renouveler notre ferme volonté de continuer à œuvrer en faveur de la majorité de la population, conforment aux « Objectifs de Développement Durables ».
Honorable assistance,
Permettez-moi avant de terminer, de réitérer mon appel à toutes les Comoriennes et à tous les Comoriens, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, pour qu’ils soutiennent sans réserve, le dialogue participatif, inclusif, représentatif et inédit dans notre pays, qui va réunir toutes les composantes et les forces vives de la Nation, dans le cadre des Assises nationales.
Faire le bilan des 42 ans d’indépendance, en tirer les leçons pour se projeter vers un meilleur avenir pour notre pays est en effet une démarche saine et exaltant qui nous permettra, avec l’aide de Dieu, de débattre sereinement entre comoriens, et aboutir à des conclusions qui, je l’espère, renforceront la paix, la sécurité, la quiétude et la stabilité dans notre pays.
J’ai fait appel au partenariat et à l’accompagnement de la communauté internationale et des institutions internationales et régionales, qui ont volontiers accepté.
Je renouvèle ici notre gratitude en particulier au Secrétaire Général de l’ONU, M. Gueteres et au Président en exercice de l’Union Africaine, que j’ai récemment rencontrés et qui ont déjà manifesté leur volonté de nous apporter leur concours et leur expertise.
Je vous demande à tous d’accompagner les assises nationales qui, avec l’aide d’Allah Le Tout Puissant, pour qu’on jette les bases d’un développement économique harmonieux, en adéquation avec notre ambition d’inscrire notre pays parmi les pays émergents à l’horizon 2030
En cette Journée Internationale de la Femme rurale, je ne peux conclure sans renouveler notre gratitude et nos hommages à la Femme comorienne grâce à qui, le progrès, et le développement durable est envisageable et possible dans notre pays.
Vive l’Union des Comores
Vive la solidarité nationale et internationale
Je vous remercie

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