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Les fils d’immigrés réussissent moins bien à l’école en France

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Près d’un tiers de la population française est issue de l’immigration, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dévoilée vendredi 8 janvier. Les 22 chercheurs de cette équipe ont étudié les vies de « 8 300 immigrés, issus de sept vagues d’entrées successives », et « les ont comparées à celles de 8 200 de leurs descendants et à des Français sans ascendance étrangère », rapporte Le Monde. Voici trois éléments à retenir de cette étude.

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Les fils d’immigrés réussissent moins bien à l’école

L’Ined et l’Insee se sont notamment penchés sur la réussite scolaire de la deuxième génération d’immigrés. Quelque 55% des descendants d’immigrés (ou immigrés arrivés avant 6 ans) ont obtenu le baccalauréat, rapporte Le Monde. Soit sept points de moins que les jeunes de la population non-issue de l’immigration (62%).

Dans le détail, les filles issues de la deuxième génération réussissent mieux que les garçons. Celles qui ont entre 18 et 35 ans et ont suivi toute leur scolarité en France sont aussi nombreuses (65%) à obtenir le baccalauréat que les jeunes femmes de la population générale.

« Alors que 65% des filles de la population majoritaire obtiennent un bac, près de 80% des filles de Chinois, 70% des jeunes filles ayant des parents cambodgiens, laotiens ou vietnamiens décrochent un bac, comme 69% des filles de parents originaires de Guinée », note Cris Beauchemin, coordinateur du projet, interrogé par Le Monde.

Du côté des garçons, on observe la tendance inverse. Seuls 48% des enfants d’immigrés sont bacheliers, contre 59% pour le reste de la population. Ce chiffre est même inférieur si on se penche sur certaines origines en particuliers : seuls 26% des enfants d’immigrés turcs obtiennent le diplôme, contre 40% pour ceux dont les parents sont originaires d’Afrique subsaharienne et 41% pour ceux originaires d’Algérie.
Les enfants d’immigrés sont plus confrontés au racisme que leurs parents

Les discriminations contre les immigrés sont présentes dans « presque tous les domaines de leur vie », rapporte Ouest France. Quelque 47% des personnes originaires d’Afrique subsaharienne, 32% du Maroc ou 30% d’Algérie assurent ainsi avoir été victimes de discriminations.

Cela se traduit notamment par des attaques racistes. Quelque 55% des immigrés issus d’Afrique subsaharienne expliquent avoir été confrontés à ce genre de situation, contre 37% pour ceux venus d’Asie du Sud-Est et 35 à 39% pour ceux originaires du Maghreb, précise Le Figaro.

L’étude souligne, par ailleurs, que les enfants d’immigrés sont généralement plus touchés par le racisme que leurs parents. Ils sont ainsi 54% à avoir été confrontés à cette situation chez les personnes dont les parents sont originaires d’Asie du Sud-Est. Pour les enfants d’immigrés maghrébins, ce chiffre atteint 50%.

L’étude de l’Ined et de l’Insee évalue aussi le racisme anti-blanc, contre la population générale, à 15%. « Non seulement, le racisme vécu par la population majoritaire est bien moins fréquent, mais il se produit essentiellement dans la rue et non dans les autres sphères de vie comme le travail, l’école ou les administrations », estiment les chercheurs, qui parlent d’un « phénomène minoritaire et surtout de nature différente ».
Les enfants d’immigrés ont plus de mal à s’insérer dans le monde du travail

L’intégration économique des immigrés est plus complexe que leur intégration sociale, selon Le Monde. « Ayant plus de mal à s’insérer dans le monde du travail, [les enfants d’immigrés] acceptent des postes déqualifiés et ensuite y progressent moins vite que leurs collègues qui ne sont pas issus de l’immigration », explique une des chercheuses, Christelle Hamel.

Conséquence : les enfants d’immigrés occupent sensiblement les mêmes postes que les immigrés de même origine, alors que leur niveau scolaire est supérieur. Les diplômes n’ont donc « pas le même rendement » pour les enfants d’immigrés que pour la population générale, note Le Monde.

Le nombre de cadres est, en outre, inférieur au sein de certaines communautés. Dans la population générale, 20% des actifs occupent ce type de postes, contre seulement 8% des immigrés d’origine maghrébine. « Les enfants d’immigrés sont partout confrontés à des discriminations. Ce qui est vrai dans la recherche d’un emploi l’est aussi pour le logement ou l’accès aux loisirs », conclut Christelle Hamel.

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