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Les propositions du secteur privé sur l’après Ippte

 

Dans un discours prononcé devant le chef de l’Etat, jeudi 3 janvier, par le président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia), le secteur privé comorien a fait part de ce qu’il attend de l’après point d’achèvement de l’Initiative pays pauvres très endettés (Ippte) du Fonds monétaire international (Fmi).

C’était à l’occasion de la présentation des voeux du nouvel an au palais présidentiel de Beit-salam. Fahmy Thabit a ainsi soutenu “qu’après l’effacement de la dette, se pose la question de l’amorçage du développement lequel se doit d’être à la hauteur des défis économiques et sociaux”. Selon le président de l’Uccia, le défi consistera à “mettre en oeuvre des pôles de croissance dans les secteurs clés à forte valeur ajoutée, comme cela a déjà été identifié par la Stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Scrp)”.

Ces pôles de croissance offrent, selon lui, un potentiel pour les exportations et accroissent les recettes dans les zones rurales et dans le secteur touristique en vue de créer les conditions favorables d’une croissance économique pérenne et soutenable. Le président de l’Uccia a plaidé, au nom du secteur privé local, pour “une croissance tirée par les petites et moyennes entreprises”.

Parmi les diverses raisons avancées par le représentant des entrepreneurs comoriens dans son plaidoyer en faveur des Pme, leur participation dans la réduction de la pauvreté qui frappe les couches les plus vulnérables.

“Concentrer l’effort sur le secteur des Pme contribuera à instaurer une croissance bénéfique pour les pauvres grâce à la création d’emplois et de revenus et par voie de conséquence, à l’accroissement des recettes publiques. Les Pme concourent à enrayer la pauvreté à la source”, a-t-il soutenu dans son allocution.

“L’une des caractéristiques distinctives des Pme des pays en développement tient au fait qu’elles sont implantées dans les zones où vivent les populations pauvres, qu’elles emploient des pauvres et que leur production est destinée aux pauvres Les Pme peuvent favoriser le développement d’une classe moyenne et la création d’organisations représentatives des entreprises, capables de défendre un large éventail d’intérêts”, a expliqué le représentant du secteur privé au cours de la présentation des vœux au président Ikililou.

Comme on pouvait l’attendre, la question du climat des affaires fut abordée au cours de la réception: “l’accélération de la croissance requiert aussi une amélioration sensible du climat des affaires, alors que les Comores, 158e sur 185 pays au classement de Doing Business 2013, font toujours partie des trente économies les plus mal notées au monde”.

Le secteur privé a regretté une “forte pénalisation” du climat des affaires par l’absence d’infrastructures de soutien, notamment dans le domaine des transports et de l’énergie, par l’absence de services financiers adaptés (accès au crédit moyen-long terme, fonds de garantie) et non financiers (conseil, comptabilité, formation, etc.), et par le manque de main d’oeuvre qualifiée.

“Dans ces conditions, a soutenu le président de l’Uccia, il n’est pas réaliste de prévoir une véritable impulsion de l’économie sans mettre en œuvre des mesures de nature à favoriser la création et le développement intégré, durable et harmonieux de la petite et moyenne entreprise en Union des Comores, aussi bien dans le cadre de l’aménagement économique du territoire que dans la perspective d’une lutte efficace contre la pauvreté et pour la promotion de l’entreprenariat et donc de l’emploi”.

Pour les membres du secteur privé comorien, si l’accession au point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés devrait permettre une réaffectation des dépenses vers l’investissement public dans la croissance, celui-ci mérite, ont-ils avancé, d’être murement réfléchi et établi selon une stratégie objective et inclusive du secteur privé.

Ks

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