L’ignoble massacre de Kadaani : une pierre deux coups

Opinion libre: Depuis le 25 mars le chef d’état major est porté disparu. Il est celui qui a braqué la CENI en 2016, obligeant son présidant, sous la menace des armes, à donner le pouvoir à Azali. A-t-il voulu payer sa dette en essayant de s’opposer à Azali qui a récidivé en 2019? Quel lien peut-on faire de cette mystérieuse disparition avec l’exécution du CDT faysoil qui s’est produit aux allées de son bureau ?

Officieusement Youssouf Idjihad n’est plus le chef d’état major. Le 1er décret d’Azali est en gestation, Fakri Mradabi va prendre officiellement le flambeau.
Mon article du 25 mars -aux yeux du chef d’état major la fraude est grotesque – a précipité sa chute. Il a rendu public le bras de fer qui l’opposait à Azali. Outre, le président candidat faisait face au veto du chef d’état major qui menaçait d’avorter le hold-up électoral

Le rôle macabre des saoudiens en guise d’avertissement ?
Alors que 4 jours avant l’arrivée de Sambi j’ai titré « bientôt des militaires saoudiens à Moroni », la hiérarchie militaire du pays est actuellement entre les mains d’officiers Saoudiens. Ce qui n’était pas effectivement de bon goût pour un Youssouf Idjihad qui a vu son autorité et son pouvoir froissés comme un bout de chiffon.
A-t-il voulu s’insurger contre ces nouveaux maîtres des lieux ? Effectivement, en demandant une autre élection qui sera crédible, c’est par nature éjecter de sang froid Azali dans la rue. Ce qui impliquerait automatiquement le renvoi des officiers étrangers et le renforcement systématiquement de son pouvoir. Trop tard, Youssouf Idjihad a longuement retarder d’agir. L’arrivée des techniciens militaires étrangers qu’il a lui-même accueillis l’a rendu inoffensif. Bref, après bob Denard, l’armée comorienne est de nouveau sous la tutelle d’une autre mercenariat.

Qui aurait pu croire que le chef d’état major n’irait pas aux funérailles de l’un de ses soldats mort en défendant son bureau? D’autant plus que selon une source fiable, il a tenté d’exfiltrer sa famille pour la mettre en sécurité à l’extérieur mais une injonction est transmise à l’aéroport pour interdire sa femme de voyager. Et depuis, est-il mis aux arrêts ?

L’exécution du CDT faysoil sous les yeux du chef d’état major revêt-il un aspect plutôt stratégique ?
Absolument, c’est la signature de l’impitoyabilité de ceux qui ont pris les commandes. Pour s’en convaincre demandons-nous pourquoi ne l’a-t-on pas éliminé dès son évasion de prison ?
pourquoi ne pas nous dire simplement qu’on l’a abattu après avoir tenté un passage en force? De toute évidence, si on lui a crée un accès libre total avant de l’abattre c’est pour que le chef d’état major soit l’autre cible qui va porter le chapeau.

Que ça se sache. La dynamique du complot permet de conclure que le chef d’état major était aux prises de ces officiers Saoudiens durant le complot. A travers une fenêtre, il est forcé d’observer l’exécution du CDT faysoil sous la pluie des sermons : du genre, « si tu t’avises à dire quoi que ce soit même en étant en prison tu ne seras nulle part en sécurité ».

En outre, ce n’est pas le timing trop chronométré, ni les balles qui se sont mirent à siffler la mort à nos héros qui nous effrayèrent. C’est plutôt de voir l’ignominie devenir le hajj des saoudiens au milieu des massacres au Yémen. C’est cette effroyable ignominie qui a commencé son parade militaire aux Comores.

Enfin, après la purge au sein des politiciens et des journalistes, c’est le tour des hauts gradés de l’armée. C’est une question vitale pour Azali d’être entouré d’officiers étrangers. L’objectif c’est de réduire l’influence de nos haut gradés qui à certains degrés pourraient prendre leurs responsabilités devant cette tragédie inacceptables.
Nous aussi les activistes sommes dans le viseur. Nos claviers et nos plumes qui s’arc-boutent les uns et les autres forment le bouclier de la liberté d’expression qui met à mal toute dictature.

Par Cap Patrie