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Mali : après les frappes françaises, "en finir" avec les islamistes

13 janvier 2013

Mali : après les frappes françaises, « en finir » avec les islamistes

Des avions de chasse de l’armée française à la base Kossei à N’Djamena, le 13 janvier 2013 ©AFP

BAMAKO (AFP) – (AFP)

« Les
bombardements nous ont soulagés » : à Gao, une
des régions du nord du Mali occupées depuis plus
de neuf mois par les islamistes, les frappes françaises
contre les jihadistes suscitaient dimanche l’espoir d’une
libération rapide, selon des habitants.

Des bases jihadistes ont été détruites par des
bombardements français à Gao, près de 1.200
km au nord-est de Bamako, et les combattants islamistes ont
évacué la ville, ont indiqué à l’AFP des
habitants et une source de sécurité régionale
joints par téléphone.

De source sécuritaire, des frappes ont aussi visé
dans l’après-midi une importante base islamiste
près de Kidal, capitale d’une des trois régions
administratives composant le Nord, avec Gao et Tombouctou,
tombées aux mains des jihadistes entre fin mars et
début avril 2012.

Un résident de Gao jubile : « Ici, c’est la fête !Les bombardements nous ont soulagés et nous allons
faire le reste du boulot au sol ».Sous couvert
d’anonymat, il précise être un membre influent
d’une milice d’auto-défense locale contrainte à la
clandestinité depuis l’arrivée des jihadistes.

« Déjà, aujourd’hui (dimanche), nous avons
détruit le commissariat de police installé par les
islamistes.Les commerçants arabes essaient de mettre
leurs marchandises à l’abri » par crainte de
pillages, ajoute-t-il.

Un autre témoin confirme l’attaque du commissariat de
« la police islamique », espérant que cela marque
« le début du soulèvement » de la population
contre les islamistes.Toutefois, aucune scène de
panique n’était notée.

Un étudiant appelle à une rapide intervention
terrestre de l’armée, « avant que les islamistes ne
reviennent » à la faveur d’une accalmie dans les
frappes de l’armée française, engagée dans
les combats à la demande du Mali.

« Nous disons merci à la France.Il faut que les
soldats français viennent par le sol pour nous
libérer.Notre armée seule ne peut rien
faire », juge un autre habitant.

« La
machine doit continuer »

Ibrahim Touré, responsable à Gao de l’Association
malienne des droits de l’Homme (AMDH), espère que c’est
le début de la fin du calvaire des habitants du nord du
Mali, où les jihadistes ont commis des exactions au nom
de la charia (loi islamique) : flagellations, amputations,
lapidations, exécutions, notamment.

« Les populations du Nord ont assez souffert de cette
guerre injustifiable.La machine a commencé, elle doit
continuer » pour mettre avec l’aide de l’armée
malienne les islamistes « hors du pays », déclare
Ibrahim Touré.

A Tombouctou, cité historique à près de 430 km
à l’ouest de Gao où aucun mouvement aérien
n’avait été signalé dimanche après-midi,
la situation était relativement calme, d’après des
résidents, évoquant toutefois une peur perceptible
de représailles d’islamistes.

« Les populations sont terrées dans leurs maisons, le
temps de comprendre la situation.Nous avons entendu parler
des bombardements à Gao, on ne sait pas encore quand ce
sera le tour de Tombouctou », affirme Aboubacar
Mahalmoudou, ouvrier.

Selon un professeur de lettres sous couvert d’anonymat,
« les islamistes ont mis beaucoup de forces vers
Konna », localité à 650 km plus au sud
d’où l’armée malienne appuyée par les
Français a délogé vendredi les islamistes qui
y étaient entrés la veille.

Avec les nouvelles de Konna, les familles des islamistes
« restées à Tombouctou ont eu un début de
panique, il y en a beaucoup qui essayent de partir plus loin
dans le désert ».Sur place, « la population est
plus que jamais coupée du Sud.On ne peut pas voyager,
c’est trop risqué avec les obus qui tombent un peu
partout », poursuit l’enseignant.

Comme beaucoup dans le Nord, lui aussi souhaite une
intervention similaire à celle de Konna.C’est le point
de vue de tout le monde, assure-t-il, même avec ce que
« ça peut générer comme dégâts
collatéraux.On pense que c’est l’occasion ou
jamais » d’en finir « avec ces islamistes ».



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