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Nous condamnons le silence complice de nos autorités

Discours prononcé par Mlle Samiat Ismael Saadi, Secrétaire Générale de l’association Ngo’shawo à l’ occasion de la célébration de la journée maore le 12 novembre 2016.

 

 

Excellence Messieurs Les vice président,

Messieurs le vice président de l’Assemblée Nationale,

Messieurs Les ministres,

Madame Messieurs les membres du Gouvernement,

Messieurs les députés,

Excellence Messieurs les ambassadeurs accrédités en Union des Comores,

Mesdames et messieurs,

Honorable assistance, Assalam Anlekhoum

L’honneur m’échoit aujourd’hui de m’adresser devant cette honorable assemblée pour la célébration de la journée Maoré. Chaque Année nous Nous réunissons en cette journée du 12 Novembre pour célébrer l’adhésion des Comores (Ngazidja, Ndzuani, Maoré et Mwali) au sein de l’Organisation des Nations Unies. Mais aussi de parler de l’épineuse question de notre ile sœur Maoré.

Il est bien beau de nous réunir chaque année pour faire de jolis discours mais ne faudrait-il pas se poser les questions sur nos engagements et nos actions pour intégrer Maoré de son giron naturel.

Depuis le 12 Novembre de l’année dernière, qu’avons-nous fait réellement pour nous rapprocher de nos frères Maorais ? Qu’avons-nous fait pour empêcher les morts en kwassa entre Maoré et Ndzouani ? Qu’avons-nous fait contre les expulsions de nos frères ? Qu’avons-nous fait quand des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées étaient pourchassés, décasés et conduits dans des camps à Mamoudzou ?

 

Commission mixte, Comité de Haut conseil, GTHN, Commission paritaire, les structures de négociation entre la France et les Comores changent de nom, mais Mayotte s’éloigne de plus en plus. Les responsabilités, nous pensons, que ne devrions pas les chercher ailleurs. Elles sont là, parmi nous. Et beaucoup savent le poids moral de leur lâcheté.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne pouvons pas ne pas parler des évènements récents à Mayotte.

Dans les villages de Tsimkoura, Mtsamboro, Poroani… les Comoriens des trois autres îles installés étaient, désignés à la vindicte populaire : en plus d’être pourchassés, leurs maisons sont incendiées.

La gendarmerie française, dépêchée sur place, n’a fait que constater les dégâts et ses effets collatéraux.

Des centaines d’hommes, de femmes, jeunes et d’enfants, assis au bord de la route, désespérés, les yeux hagards et leurs baluchons à la main, attendaient une aide française qui ne viendra jamais, ou un cri de colère des autorités comoriennes qui ne sera jamais clamé.

Nous avons condamné l’explosion de ces actes malveillants, de ces atteintes délibérées aux biens et aux personnes qui y ont eu court dans l’indifférence complice des autorités comoriennes et françaises.

La France doit aussi comprendre qu’en piétinant la souveraineté comorienne et qu’en occupant illégalement une de nos îles, elle déstabilise tout l’archipel ainsi que la région Océan Indien.

 

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui encore nous condamnons le silence complice de nos autorités.

Nous interpellons le Président de l’Union des Comores à prendre rapidement les mesures nécessaires en particulier pour la suppression du visa Balladur et s’assurer de la sécurité de nos frères souhaitant se rendre dans l’ile comorienne de Mayotte. Et d’une manière générale, de trouver les réponses à cette épineuse question de Mayotte et régler ce contentieux franco-comorien.

 

A notre niveau, nous croyons fermement que les rencontres, les échanges dans tous les domaines liés à la connaissance, au savoir, à la culture et aux loisirs entre les jeunes des quatre iles est nécessaire et obligatoire.

Ces rencontres nous offriront les occasions de mieux nous connaitre, de réconcilier nos cœurs, de découvrir nos rêves, nos ambitions communes pour enfin bâtir un archipel nouveau, débarrassé de la corruption et tourné vers un développement harmonieux et véritable.

Pour notre génération, il n’existe aucune raison de nous détester.

Dans ce sens, je lance un appel à toute la jeunesse comorienne de partout dans le monde à s’aimer, à s’unir et à œuvrer dans ce sens.

Je vous remercie.

 

Comores droit

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