On estime à 28 le nombre de candidatures déposées à la Cour Constitutionnelle. Si l’on est de nature optimiste, on dira que c’est un signe indéniable de vitalité de notre jeune démocratie comorienne. Mais si l’on est réaliste, cette profusion de candidats n’est que l’un des symptômes d’une pathologie qui frappe la classe politique comorienne, l’égocentrisme. Nos politiciens souffrent de trois maladies: le « moi aussi », le « moi d’abord » et le « tout pour moi ».
Que dire de Kiki, qui se lance seul dans l’aventure présidentielle, sans le consentement des cadors du Parti orange dont il est pourtant le leader? Ces derniers ont prêté serment d’allégeance à Mamadou.
Que dire du rassemblement des patriotes RP qui s’était formé autour de Sambi? Rappelez-vous de l’ayatollah défilant dans les rues de Moroni soutenu par Larifou, Achirafi, et Fahmi. Ces 3 messieurs sont tous candidats. Si l’on ajoute celle d’Hamidou Bourhane, cela fait 5 candidatures pour Sambi et ses amis. Un émiettement de l’électorat qui risque de lui coûter cher.
Mais que dire des politiciens des années 80 qui après des décennies d’hibernation, à 76 ans, se réveillent à la veille de l’élection, pour participer à la course vers Beit Salam? Plutôt que de soutenir et mettre en avant les brillants jeunes qu’il y a dans leur entourage, le « moi je » est plus fort que tout.
Que dire de tous ces anciens gouverneurs, ministres ou présidents, aux bilans assez peu reluisants, qui viennent implorer la faveur des électeurs qu’ils ont tant méprisé et ignoré lorsqu’ils étaient au pouvoir?
Le théâtre des égoïsmes politiques continue de plus belle, au grand dam de la population comorienne. Car comme dit le proverbe africain » quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en souffre ».
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