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Portrait de Radhuya Athoumane : Profession : bijoutière-joaillière

Si Radhuya Athoumane, l’une des rares bijoutières de Moroni, insiste sur les risques de ce métier, elle reconnait, cependant, qu’il lui a permis de faire la connaissance de beaucoup de gens. Selon elle, la notion de confiance est très importante dans ce genre d’activité. «Comme je suis une femme, la plupart des clients me font confiance car les femmes sont généralement considérées comme sérieuses», dit-elle.

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A 30 ans, Radhuya Athoumane fait partie des bijoutiers ayant pignon sur rue à Moroni. Issue d’une fratrie de six enfants dont deux garçons et quatre filles, elle a très tôt décidé d’embrasser le métier de son père après avoir raté l’examen de Bepc (Brevet d’études du premier cycle). «Comme je ne réussissais pas à l’école, j’ai choisi d’apprendre la profession de mon père. C’est depuis 2007 que je pratique ce métier. Je travaille dans l’atelier de mon père, avec ma sœur Farahati et mon frère Ahmed. Cela me permet de gagner un peu d’argent et de satisfaire mes besoins personnels», raconte-t-elle.

Radhuya confectionne des colliers (hara, retro, djarmani, kidani), des boucles d’oreilles de toutes sortes, des bagues en or et en argent,…. «C’est auprès de mon père que j’ai appris ce travail. On peut dire qu’il s’agit d’une transmission naturelle et automatique de père en fils ou plus exactement de père en fille. C’est également une question d’habitude, de fréquentation des lieux», dit-elle.

Aujourd’hui, la jeune bijoutière, célibataire, nourrit plusieurs projets, même si elle compte toujours rester aux côtés de son géniteur, parce que, dit-elle, elle se sent mieux protégée. «Pour une femme, cette protection est importante. Nous travaillons, en effet, à partir de métaux très précieux (or et argent) et qui coûtent cher», estime-t-elle, tout en insistant sur les risques du métier. Et d’ajouter : «On peut être en train de travailler et si, par mégarde, l’or chauffé tombe par terre, c’est foutu ; il se transforme aussitôt en sable». Autre risque évoqué par Radhuya, le fait de travailler avec des inconnus qui peuvent disparaitre dans la nature «alors que vous avez déjà engagé des dépenses énormes».

Par contre, notre bijoutière, native de Mbambani ya Hambu, dit avoir fait la connaissance de beaucoup de gens depuis qu’elle exerce le métier. Elle met l’accent sur la notion de confiance. «Comme je suis une femme, la plupart des clients me font confiance parce que les femmes sont généralement sérieuses. Tout le monde sait que de nombreux bijoutiers sont des fieffés menteurs. Donc, être une femme dans ce métier est un atout», fait-elle savoir.

Nassila Ben Ali/ Alwatwan

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