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Pour Dr Toihir, l’« unique » rôle de la femme est de « prendre soin de son foyer et de sa famille »

Autour de la prise de parole de la femme musulmane comorienne en public

Pour le docteur en lettre arabe Toihir Ibroihim M’moissi, l’« unique » rôle de la femme consiste à « prendre soin de son foyer et de sa famille », tandis que le ministre des affaires islamiques, qui soutient énergiquement l’émancipation de la femme, affirme qu’ « aucun texte du coran ni hadith n’est contre  la prise de parole de la femme musulmane dans la société ».

Le chef de l’État Azali Assoumani casse les codes. C’est un fait. On l’a vu en 2018 lorsqu’il a invité l’ambassadrice de France à la grande mosquée de Mitsoudjé un jour d’eid. Les critiques les plus véhémentes ne l’auront pas atteint puisque l’année suivante, en 2019, pour le grand malheur des conservateurs, il a fait venir au mawlid national (cérémonie officielle de la commémoration de la naissance du prophète de l’Islma, Ndlr) la gouverneure de Ngazidja et la ministre de la santé.

Comme si cela ne suffisait pas, pour le mawlid de cette les femmes ont pris carrément la parole. L’une, une anonyme, a récité quelques versets du Coran en guise d’ouverture de ladite cérémonie, tandis que l’autre, la gouverneure de Ngazdiaj Sitti Farouata, s’est vue confier le mot de remerciement. Sans doute cet « évènement » a-t-il retenu l’attention de l’opinion dans un pays où la femme est souvent reléguée aux strapontins pour ne se contenter que des youyous en faveur des hommes.

« L’homme est le maître de la femme, ses prédispositions naturelles, sa position dans la vie. Son unique rôle est de prendre soin de son foyer et sa famille. La femme doit être soumise à son homme en portant le voile islamique. Il n’est pas question de prendre la parole dans des places publiques, c’est une insulte pour notre religion et notre culture », estime Toihir Ibroihim M’moissi, docteur en lettre arabe et imam à la grande mosquée de Mitsoudjé, le chef-lieu de la région de Hambou.

Également interrogé par La Gazette des Comores, le ministre des affaires islamiques Mohamed Housseini fait entendre un tout autre son de cloche. En effet, selon lui, « l’islam à honoré et valorisé la femme, et lui a accordé une place de choix dans la société islamique. Il serait hasardeux de juger le statut de la femme en islam en se basant sur la mauvaise application de chari’a islamique sur la situation actuelle de la femme dans nombre de sociétés islamiques ou dans la culture comorienne », explique le ministre, avant de poursuivre :

« Un tel jugement doit avoir un point de départ les enseignements de l’islam, lesquels ont élevé la femme à un statut qu’aucune autre religion ou loi positive ne lui ont attribué durant toute l’histoire de l’humanité. La femme musulmane à le droit de participer dans toutes les activités de la société, elle a également le droit d’exercer toutes les professions dont elle est capable, la femme a le droit d’accéder aux différentes fonctions administratives. Aucun texte du Coran ou hadith n’est contre la prise de parole de la femme musulmane dans la société ». N’en déplaise, le libéralisme des mœurs doit progresser !

Raanti Aboubacar/La Gazette des Comores de ce mardi 3 novembre (titre : Comores Infos)

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