Après Mayotte, Alain Christnacht, émissaire du gouvernement français dépêché pour tenter d’apporter des solutions aux mouvements migratoires entre Mayotte et les autres îles de l’archipel est arrivé à Moroni afin de poursuivre ses investigations.
Envoyé par le gouvernement français, Alain Christnacht a passé une semaine à Mayotte (Malango Quotidien n°532) au cours de laquelle il a pu rencontrer des représentants du monde associatif, des élus ainsi que les responsables des services concernés par le problème de l’immigration en provenance de l’Union des Comores et des drames qui en découlent en raison des nombreux naufrages. A l’issue de son voyage il doit remettre un rapport au gouvernement.
Il s’est ensuite envolé mardi vers Moroni afin de poursuivre son enquête. A son arrivée, il a déclaré à la presse locale qu’il n’était pas venu « dans une position de négociation » mais « dans une position d’étude ». « Je ne suis pas un négociateur ni à Mayotte ni ici, je fais des observations, j’écoute et après je ferai des propositions au gouvernement français qui en fera ce qu’il veut ».
Dans la capitale comorienne, il s’entretiendra avec l’ambassadeur de France et des fonctionnaires comoriens, « pas forcément avec des politiques ».
Selon le quotidien d’état Al Watwan, « cette “visite d’étude et d’observation” risque de ne pas répondre aux attentes des Comoriens. » Alain Christnacht a soutenu lors de son passage à Mayotte que “la suppression du visa Balladur n’est pas la bonne solution ». Or, c’est ce visa qui fait polémique depuis son instauration en 1995, aussi bien du côté comorien que du côté de plusieurs associations mahoraises. Le rapport sénatorial rendu par Jean-Pierre Sueur en avait reconnu « l’inefficacité », lenombre d’arrivées de migrants ne cessant d’augmenter malgré les moyens mis dans la lutte contre « l’immigration clandestine ».
Samedi, une manifestation en soutien au maintien de ce visa était organisée à Mamoudzou (Malango Quotidien n°533), s’attaquant notamment aux associations de défense des droits nationaux et internationaux.
Un ancien ministre comorien des Relations extérieures a déclaré dans les colonnes d’Al Watwan : « En ma qualité de citoyen comorien et chef de parti, je ne peux qu’encourager le dialogue. Je n’ai pas de préjugés, attendons de voir les dispositions, le dialogue a ses vertus. Ce n’est que dans le dialogue que l’on peut trouver des solutions ».
De son côté, l’actuel ministre des relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim estime que « juger d’emblée que la suppression du visa Balladur n’était pas la bonne solution, [n’est pas] la meilleure des manières d’aborder le sujet. Il fallait discuter sur les points importants sur lesquels nous devions aborder pour l’intérêt des deux parties ».
Interpelé sur la question de la violation par la France des résolutions des Nation-Unies condamnant la présence française à Mayotte en vertu du droit onusien du respect des frontières issues de la décolonisation, Alain Christnacht a déclaré que sa mission était “d’approfondir tous ces aspects(.) Je n’ai aucun élément pour faire ce commentaire”.
Source:malango
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