Pourquoi le mouvement de la diaspora s’essouffle

Ceux qui ont suivi de près le mouvement de la diaspora qui manifeste pour le rétablissement de l’Etat de droit doivent avoir tiré une conclusion au vue de la faible mobilisation ces derniers temps: le mouvement se meurt, inéluctablement.

L’avenir nous le dira peut-être mais rien n’indique que le mouvement se meurt, réellement.

Avant le mois de Ramadan, alors que la mobilisation était encore très forte dans toutes les principales villes de France, Paris et Marseille ont annoncé un moratoire tout le mois sacré durant. Chose tout à fait normal pour des musulmans qui doivent éviter de trop s’user physiquement dans un pays où la rupture du jeûne s’effectue dans les coups de 22h.

Contre toute attente la consigne n’a pas été suivie. L’engouement était vivace, et la détermination grande. Femmes et hommes continuent à battre le pavé. L’on remarque, toutefois, un effritement de la foule au fil des jours. L’effet ramadan, sans doute. Puis prit fin le mois sacré. La foule ne grossit toujours pas. Où sont donc passés les manifestants ? Les sceptiques qui ne donnent pas cher de la peau du mouvement, ont-ils raison ?

Il est trop tôt pour tirer une conclusion. Mais à bien observer, il faut craindre à un regain de ferveur…après les vacances. En effet, les vacances d’été ont immédiatement suivi le ramadan, beaucoup de comorien de France rentrent au bled (ceux qui s’affichaient dans les manifestations ont dû modifier leur patronyme ou désactiver leurs comptes Facebook avant de franchir la frontière de Hahaya et ce, afin de réduire le risque de se faire choper).

Celles et ceux qui n’ont pas osé mettre leurs pieds au pays d’Azali ont les proches, conjoints ou autres, qui ont du y aller. Beaucoup sont confrontés d’élire domicile à la maison (en France) pour s’occuper des enfants, en l’absence des proches (on se comprend, hein). Mais après l’été, si les vacanciers (ou rizivores ?) sont de retour, il faut aussi attendre un retour en force des manifestants. Car, comme dirait l’autre, rien n’est perdu d’avance et le combat continue. Oui, même à deux, le combat continue…en attendant les autres. Elles sont tellement longues, les vacances…