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Que cherche en réalité le Ministre de l’Intérieur comorien Monsieur Msaidié ?

baroufComme me l’on indiqué certains proches et amis de Monsieur Msaidié, la nomination du Ministre de l’intérieur Msaidié avait pour seul but, entraver par tout moyen, la possibilité de l’ancien Président Sambi de se présenter aux présidentielles de 2016.
IBRAHIM Mohamed Barouf
Sa nomination n’a fait l’objet d’aucun critère particulier pour ce qui est du choix de lui confier ce poste. Il n’a en réalité qu’une seule qualité et compétence, celui d’aboyer.

La conférence voulu par le président Iklillou et improvisé par Msaidié au lendemain de la réunion du 16 mai 2015 à Paris durant laquelle, le président Sambi a émis son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2016, en est la preuve parfaite de cette qualité.

Il a essayé de toutes les manières de faire croire aux gens présents que la Constitution comorienne ne permettait pas à l’ancien président de se présenter à la tournante qui échoue prochainement dans l’ile de Ngazidja.

Pensez-vous vraiment qu’aujourd’hui ce qui préoccupe le Ministre de l’intérieur est réellement la question de l’origine de l’Ancien Président ? Pourquoi alors ne pas avoir fait la moindre conférence, ni même de communiqué au lendemain de l’annonce de notre frère mahorais Hakim Ali Said qui, dans le journal France-Mayotte a ouvertement affiché sa volonté de se présenter aux élections en question ?

La réponse est claire. Ce n’est pas l’origine de Sambi qui pose problème, mais la personne lui-même, et parce que l’on sait clairement qu’aucun de ces incrédule n’est susceptible de faire le poids face à un homme aussi claire et dont le peuple ne cesse de réclamer.

D’autant que, non seulement la Constitution n’interdit pas à qui que ce soit de se présenter aux prochaines élections pour cause de son origine, mais aussi que la dite loi organique ne fait nullement allusion à cette question.

Et c’est la raison pour laquelle, lors de son allocution, le seul argument à avoir été maladroitement avancé par le Ministre Msaidié est l’art 14 dont je nous invite à en prendre connaissance. 

L’article 14 dispose que : « En cas de vacance ou d’empêchement définitif du Président, intervenu dans les neuf cents jours suivant la date d’investiture de son mandat et constaté par la Cour Constitutionnelle saisie par le Gouvernement, il est procédé à 1’élection d’un nouveau Président. Si la vacance ou 1’empêchement définitif intervient au-delà des neuf cents jours, le Vice-Président issu de l’île à laquelle échoit la tournante, termine le mandat…»

Rappelons que lors de la conférence de presse en question Mr Le Ministre a lu l’article ci-dessus en français et l’a traduit en langue comorienne.

Mais ce qui m’a le plus choqué est qu’il a délibérément fait un contre sens. Il a en langue comorienne dit qu’en cas d’empêchement définitif, c’est le vice-Président de l’ile dans laquelle est issu le président qui remplace le président, alors que l’article dit que c’est « le Vice-Président issu de l’île à laquelle échoit la tournante…», ce qui est tout à fait claire et compréhensible.

Il a de même ignoré l’article 13 qui dit que : Le Président et, les Vice -présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans renouvelable dans le respect de la tournante. D’autant plus que par la suite, le même article met l’accent sur le fait que « Dans tous les cas la primaire ne peut s’organiser deux fois successives dans la même île ». Que ce que cela veut dire ? Il est bien évidement facile à comprendre et l’histoire en parle.

N’oublions pas que lors de la tournante anjouanaise, et à l’occasion de l’inauguration de l’ORTC en date du 5 mai 2006, le président sortant de l’époque, Monsieur Azali Assoumani avait directement évoqué cette question en indiquant que s’il voulait à nouveau se présenter rien ne pouvait lui en empêcher et puisque la constitution ne le lui interdisait pas. Et il a intelligemment insisté sur la notion du mandat renouvelable. Que veut réellement Monsieur Msaidié.

Il n’a qu’à se remémorer un peu la mémoire puisque l’on se rappelle des liens exceptionnels qui l’unissaient à ce dernier. 

D’ailleurs, en Conseil de Ministre Mr le Ministre, je ne suis pas sûr que Mr Boléro soit d’accord avec ce que vous avancez ? De tous les hommes qui se sont efforcé d’expliquer l’article 13 de notre Constitution, il ne s’est pas levé une voix qui ait été aussi claire comme celui de Monsieur Boléro.

Et il avait bien raison. Donc s’il a du mal à comprendre ce qui est écrit ou ce qui est dit par la constitution, il n’a nullement besoin de retourner à l’école. Il lui suffit d’Interroger ses amis, ils maîtrisent parfaitement ce dossier.

Bref, Mr le Ministre Msaidié, non seulement sa volonté est anticonstitutionnelle par le fait qu’il ait voulu se substituer à la place de la Cour Constitutionnelle, mais aussi d’une gravité incommensurable, puisque manifestement risque d’engendrer une guerre civile dans le pays.

Je pense qu’il serait sage Monsieur le Ministre de se ressaisir et de se poser la question de savoir, quel est rôle d’un Ministre de l’intérieur, qui n’est autre que d’assurer la liberté et la sécurité de chacun, et d’arrêter de s’ improviser à la fois juge, flic et constitutionnaliste ;  et laisser le peuple de se prononcer sur sa volonté. 
 
Toutefois, nous restons très attentifs quant à la validation de la candidature de notre cher ami Sambi et que Mr Msaidié cesse immédiatement ses aboiements et ses agissements, ou qu’il nous dise où voit-il ce qu’il avance !  
 
Certes, je ne suis pas de ceux qui font confiance à ladite Cour Constitutionnelle car, bien que  l’art.28 dispose que : le Pouvoir Judiciaire est indépendant du Pouvoir Législatif et du
Pouvoir Exécutif, le fait que l’art 37 affirme que : le Président de l’Union, les Vice-Présidents de l’Union, le Président de l’Assemblée de l’Union ainsi que les Chefs des Exécutifs des Iles nomment chacun un membre de la Cour Constitutionnelle pour un mandat de 6 ans, ne peut me laisser indifférent.
 
J’espère néanmoins qu’une réflexion profonde sera prochainement portée à cette question  et pour mieux réorganiser le système.
 
 
 IBRAHIM Mohamed Barouf. Paris 

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