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RDC : le gouvernement refuse de négocier avec la rébellion, nouveaux tirs à Goma

19 novembre 2012

RDC : le gouvernement refuse de négocier avec la rébellion, nouveaux tirs à Goma

Des rebelles du M23 aux alentours de Goma, le 19 novembre 2012 ©AFP

GOMA (RDCongo) (AFP) – (AFP)

Le
mouvement rebelle du M23 a repris lundi après-midi ses
tirs contre l’armée congolaise après que le
gouvernement de Kinshasa eut refusé de négocier
avec lui, bien qu’il ait défait l’armée et pris
position aux portes de Goma, capitale de la province du
Nord-Kivu, dans l’est de la République
démocratique du Congo (RDC).

Ces tirs ont visé l’aéroport et la camp militaire
de Katindo, a-t-on appris de source militaire occidentale.Ils ont provoqué une panique dans la ville, les
habitants cherchant à fuir vers le sud ou vers la
frontière rwandaise toute proche.Selon une source
hospitalière, un obus aurait touché un hôtel
et six blessés ont été amenés à
l’hôpital Heal Africa.

Lundi matin le Mouvement du 23 mars (M23) a lancé un
ultimatum au gouvernement, lui demandant d’ici 24 heures
d’annoncer l’ouverture de négociations avec lui ainsi
qu’avec l’opposition, la société civile et la
diaspora congolaise.

Mais Kinshasa « ne
négociera pas » avec les rebelles du M23, a
affirmé le porte parole du gouvernement de RDC Lambert
Mende, interrogé par l’AFP.

Selon lui, « ce sont des forces fictives mises en place
par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles
en RDC ». »Nous préférons négocier
avec le Rwanda, l’agresseur réel, au sein de la
Conférence internationale sur la région des Grands
Lacs », a-t-il ajouté.

Le M23, qui attribue au gouvernement la responsabilité
des derniers affrontements qui se sont conclus dimanche par
la défaite de l’armée aux portes de Goma, a
annoncé que si ses exigences n’étaient pas
satisfaites, il poursuivrait « sa résistance contre
le gouvernement de Kinshasa jusqu’à sa chute ».

Le M23 a été créé début mai par des
militaires, qui après avoir participé à une
précédente rébellion, ont intégré
l’armée en 2009, à la suite d’un accord de paix.Ils se sont mutinés en avril, arguant que Kinshasa
n’avait pas respecté ses engagements.

Ils réclament notamment le maintien de tous les
officiers dans leurs grades et refusent « le
brassage » (affectations dans d’autres unités et
d’autres régions) que veut leur imposer Kinshasa, ce
qui les éloignerait de leur zone d’influence dans l’est.

Cet ultimatum
du mouvement rebelle fait suite à l’avancée du M23
jusqu’aux portes de Goma.Dimanche midi, après
l’intervention d’hélicoptères de l’ONU pour
protéger les abords de l’aéroport, le M23 s’est
arrêté à Munigi, à 5 kilomètres du
centre ville.

Depuis, les lignes des belligérants se sont
stabilisées, à environ un kilomètre l’une de
l’autre, selon un observateur militaire.

Faute de pouvoir atterrir à Goma, une
délégation de sept ministres est arrivée de
Kinshasa à Bukavu, la grande ville de la province
voisine du Sud-Kivu, et devait se rendre par la route à
Goma.Mais après les nouveaux tirs de lundi
après-midi, leur venue a été annulée,
a-t-on appris à Bukavu. 

Le gouvernement congolais a toujours refusé d’engager
des négociations avec le mouvement rebelle qu’il
considère comme une émanation du Rwanda voisin.Des accusations reprises par les Nations unies, mais qui
sont démenties par Kigali.Les officiers mutins qui ont
créé ce mouvement ont rapidement pris une partie
du territoire congolais adossé aux frontières
ougandaise et rwandaise, et ont été exclus de l’armée.

Le M23 a également exigé « la
démilitarisation de la ville et de l’aéroport de
Goma » d’ici 24 heures et « la protection des
populations par les forces de maintien de la paix de la
Monusco (Mission des Nations unies pour le maintien de la
paix au Congo) présentes dans la ville dans l’exercice
de leur mission première ».

Dimanche le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, a affirmé que les 6.700 Casques bleus
basés dans le Nord-Kivu allaient y rester, le Conseil
de sécurité ayant exigé samedi que « tout
soutien extérieur et toute fourniture d’équipement
au M23 cessent immédiatement ».

L’armée congolaise présente lundi dans les rues de
Goma reste encore en situation de combattre, selon une
source militaire occidentale.Des renforts sont arrivés
de Bukavu lundi matin, a constaté l’AFP.

Si les combats devaient reprendre, Goma serait directement
touchée.Cette ville déjà occupée à
deux reprises en 1996 et 1998 par des rebellions, accueille
environ 300.000 habitants et les réfugiés qui
s’étaient massés au nord depuis l’offensive
rebelle de juillet se sont déplacés vers le sud.



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