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RDC : les rebelles sous pression pour quitter Goma

25 novembre 2012

RDC : les rebelles sous pression pour quitter Goma

Des rebelles du M23 traversent en jubilant le camp de réfugiés de Mugunga, le 24 novembre 2012 ©AFP

KINSHASA (AFP) – (AFP)

Le
gouvernement de la République démocratique du
Congo (RDC) a affirmé dimanche que les rebelles
devaient quitter la ville de Goma (est) avant toute
négociation alors même que la rébellion exige
d’entamer d’abord des discussions directes avec le
président Joseph Kabila.

Parallèlement, les pressions diplomatiques se sont
accentuées pour mettre un terme à cette
rébellion réactivée au printemps dans la
riche province minière du Nord-Kivu (est),
théâtre depuis une vingtaine d’années de
conflits quasiment ininterrompus avec l’ingérence des
pays voisins.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban
Ki-moon, a appelé le mouvement rebelle M23 « à
rendre immédiatement ses armes, comme le prévoient
les accords de Kampala (de samedi), et à procéder
au retrait immédiat de ses forces de Goma ».

Le
président Kabila est rentré dimanche à
Kinshasa sans avoir revu aucun représentant de la
rébellion, a précisé une source à la
présidence.

 La veille, à Kampala, une rencontre exceptionnelle
avait eu lieu entre M. Kabila et le président du
mouvement rebelle M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, dans le
cadre d’une médiation organisée par le
président ougandais Yoweri Museveni.

Après leur entrevue – inédite depuis l’arrivée
au pouvoir de M. Kabila en 2001 – M. Runiga avait
affirmé qu’il allait revoir dimanche M. Kabila pour
« parler des modalités » des négociations.

Mais le bras de fer a repris dimanche entre les deux parties.

Le gouvernement a affirmé, par la voix de son
porte-parole, que le retrait de Goma était « un
impératif tout à fait majeur et incontournable ».

Mais le
chef politique du M23, M. Runiga Lugerero, a
réaffirmé à l’AFP depuis Kampala que « le
retrait de Goma ne doit pas être une condition pour les
négociations mais doit être le résultat des
négociations ».La veille, déjà, il avait
conditionné ce retrait à des négociations
« directes » avec le chef de l’Etat.

Les rebelles étaient toujours bien présents
dimanche à Goma.Mais les soldats de la Mission de
l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) – qui appuie
l’armée congolaise contre les rebelles – avaient repris
leurs patrouilles dans la ville, a constaté l’AFP.

Le M23 est composé d’anciens rebelles ayant
intégré l’armée en 2009.Ils se sont
mutinés en avril dernier, arguant que Kinshasa n’a pas
pleinement appliqué les accords de paix du 23 mars 2009
et ils combattent depuis l’armée régulière
dans la région du Kivu.

Samedi, un sommet extraordinaire à Kampala a réuni
quatre chefs d’Etats de la région – MM.Kabila et
Museveni et leurs homologues Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya
Kikwete (Tanzanie).

Ils ont exigé l’arrêt des hostilités, le
départ des rebelles de Goma avant mardi et leur retrait
à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville.En échange, Kinshasa s’est engagé à
« prendre en compte les revendications
légitimes » des rebelles.

« Légitimer le M23 »

Le
président rwandais Paul Kagame avait été le
grand absent de ce sommet régional, alors même que
son pays est accusé par Kinshasa et par des experts de
l’ONU de soutenir – et diriger – le M23 qui compte
principalement dans ses rangs des Congolais d’ethnie tutsi.

Lle président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou
Nguesso, a fait spécialement le déplacement samedi
à Kigali pour s’entretenir avec son homologue rwandais.MM.Kagame et Sassou Nguesso ont « invité »
Kinshasa et les rebelles du M23 « à mettre en oeuvre
les conclusions de Kampala », « une bonne base pour le
règlement de ce conflit » selon un communiqué
publié par le gouvernement rwandais.

De leur
côté, des ONG dans l’est de la RDC ont accusé
dimanche le gouvernement congolais de s’être
« courbé » face aux « Etats agresseurs »,
sans citer le Rwanda et l’Ouganda voisins.La
fédération Société civile du Nord-Kivu
s’est dit « complètement déçue des
résolutions adoptées à Kampala » qui n’ont
fait que « légitimer le M23 » et
« brader », selon elle, la souveraineté » de
la Nation.

L’Union africaine (UA) a appelé le M23 à se
conformer aux décisions prises à Kampala mais a
également salué « l’engagement du gouvernement
de la RDC (…) à prendre en compte toute revendication
légitime du M23 ».

 Dans un communiqué, la présidente de la
commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a
réitéré la « profonde inquiétude »
de l’UA quant à « l’aggravation de la situation
humanitaire sur le terrain et aux exactions commises contre
les populations civiles ».



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