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Tawadros II intronisé patriarche des Coptes orthodoxes d’Egypte

18 novembre 2012

Tawadros II intronisé patriarche des Coptes orthodoxes d’Egypte

Le Patriarche Tawadros lors de son intronisation, le 18 novembre 2012 à la cathédrale Saint-Marc au Caire ©AFP

LE CAIRE (AFP) – (AFP)

Le nouveau
patriarche des Coptes orthodoxes d’Egypte, la plus
importante communauté chrétienne du Moyen-Orient,
a été intronisé dimanche, dans un contexte de
tensions avec les islamistes sur la place de la charia (loi
islamique) dans la future Constitution.

Agé de 60 ans, Tawadros II est devenu le 118ème
« pape d’Alexandrie, patriarche de toute l’Afrique et du
siège de Saint-Marc » lors d’une cérémonie
célébrée avec faste et solennité dans la
grande cathédrale Saint-Marc du Caire.

La charge lui a été transmise par
l’évêque Pachomius, chef par intérim de cette
église, au milieu de chants, psaumes et hommages en
arabe, grec, anglais et en langue copte, un idiome
utilisé pour la liturgie.

En présence de dizaines de dignitaires religieux portant
les riches habits sacerdotaux coptes brodées, Tawadros
II a reçu les attributs de sa fonction, notamment une
tiare et un crucifix en or, sous les applaudissements des
personnalités et des fidèles massés dans la cathédrale.

Il s’est ensuite assis sur le massif trône de
Saint-Marc, orné de deux lions de bois vernis, où
il a reçu l’accolade de nombreuses personnalités
religieuses et civiles, dont le chef du gouvernement, Hicham
Qandil, qui représentait le président Mohamed Morsi.

L’Eglise avait annoncé que le président assisterait
en personne à la cérémonie, mais M. Morsi
avait indiqué vendredi qu’il serait absent, au moment
où il devait gérer la crise à Gaza.

Le président islamiste a envoyé au nouveau pape une
lettre de félicitations dans laquelle il lui souhaite
« le succès dans ses efforts visant à assurer
l’unité du peuple égyptien ».

Le pape Benoît XVI lui a adressé ses
« voeux » pour « les grands défis qui l’attendent ».

« C’est avec une joie fraternelle que j’envoie mes voeux
à votre Sainteté, à l’occasion heureuse de
votre intronisation en tant que pape d’Alexandrie,
patriarche de toute l’Afrique et du siège de
Saint-Marc », écrit Benoît XVI dans une missive
remise par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil
pontifical pour la promotion de l’unité des
Chrétiens, qui a assisté à la
cérémonie au Caire.

Tawadros II prend la succession de Chenouda III,
décédé en mars après quatre
décennies à la tête de cette communauté
qui représente 6 à 10% des 83 millions d’Egyptiens.

Ce
pharmacien de formation devenu moine puis évêque
de Beheira (delta du Nil), considéré comme un
homme de dialogue, avait été
pré-sélectionné avec deux autres candidats
par un vote en octobre, puis désigné le 4 novembre
par un tirage au sort effectué par un enfant au cours
d’une cérémonie religieuse.

Pas d’ »Etat religieux »

« Il apparaît comme un homme sage.Dieu l’a choisi
à un bon moment, car nous avons besoin d’une
personnalité comme lui face aux Frères
musulmans », première formation islamiste du pays,
dont est issu M. Morsi, a estimé Jihane Refaat, une
dentiste copte.

« Il nous faut quelqu’un de fort pour résoudre tous
les problèmes des Coptes en ce moment », a
insisté Antwan Alfons, un autre chrétien du Caire,
technicien en informatique.

L’Eglise copte, l’une des plus anciennes de la
chrétienté, fait remonter sa fondation à
l’évangéliste Saint Marc à Alexandrie, des
siècles avant l’arrivée de l’islam, aujourd’hui majoritaire.

Elle s’inquiète aujourd’hui de la montée en
puissance de l’islam politique, qui s’est traduite par
l’élection de M. Morsi en juin.

Les Coptes, déjà très peu
représentés dans les instances gouvernementales et
la haute fonction publique, redoutent de se voir davantage
marginalisés, d’autant que les violences à
caractère confessionnel, parfois meurtrières, se
multiplient contre leur communauté.

Ces derniers jours, Tawadros II a mis en garde contre la
tentation d’instaurer un « Etat religieux » en Egypte,
en référence à une possible extension du
champ d’application de la charia dans la future Constitution.

« Une Constitution qui suggère l’imposition d’un Etat
religieux en Egypte est absolument rejetée », a-t-il
déclaré au lendemain de sa désignation.

Samedi, les Eglises chrétiennes d’Egypte ont
également annoncé le retrait de leurs
représentants siégeant à la commission
chargée de rédiger cette Constitution,
dominée par les islamistes.

La précédente Constitution, suspendue après la
chute de Hosni Moubarak début 2011, se
référait aux « principes », pas aux
préceptes, de la charia comme « source
principale », mais pas unique, de la législation.



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