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Trêve à Gaza : les exigences israéliennes et leurs limites

 

Une trêve est-elle possible à Gaza? Oui, dit Israël, à condition que les groupes armés cessent de tirer des roquettes et des missiles sur Israël. Les objectifs israéliens fixés à l’opération « Pilier de défense » sont donc au final modestes. Il n’est pas question officiellement d’éradiquer le Hamas, ni même de le renverser. Comme si Israël estimait avoir finalement plus à redouter d’une vacance du pouvoir.

Il est vrai que la situation a beaucoup changé depuis le premier tir de roquette palestinienne en janvier 2001 sur la localité de Netiv HaAsara. ce village agricole qui jouxte la frontière nord de Gaza avait été créé après les accords de Camp David pour reloger des Israéliens installés dans le Sinaï égyptien. Pendant longtemps, la faible portée de tir des roquettes artisanales israéliennes obligeait les artilleurs à opérer dans le nord de la bande de terre autour de la ville de Beit Hanoun qui eut à subir de nombreuses incursions israéliennes, dont les effets n’étaient que ponctuels (lire cette intéressante étude d’OCHA pour la période 2001-2004 et ses effets destructeurs pour l’agriculture palestinienne).

Photo mise à disposition par le ministère des affaires étrangères israélien

Le retrait israélien de 2005 s’est accompagné d’un renforcement de l’arsenal des milices de Gaza. Les roquettes et missiles utilisés aujourd’hui ne nécessitent aucune zone de tir particulière. Israël a répliqué en développant un bouclier anti-missile efficace, mais pas à 100%. En la matière, il suffit cependant qu’un seul projectile sur 100 touche au but pour que le Hamas estime son objectif rempli.

Israël estime avoir durement frappé le Hamas, tant ses cadres que ses stocks d’armes, mais ce résultat ne pourra être que temporaire. Le gouvernement israélien souhaite donc obtenir des garanties pour prévenir un réarmement. Il avait déjà exprimé les mêmes demandes en 2009 dans un contexte autrement plus favorable puisqu’il disposait en Hosni Moubarak, alors au pouvoir en Egypte, d’un allié objectif contre le Hamas.

A l’époque, le président français Nicolas Sarkozy (Barack Obama, élu deux mois plus tôt, n’avait pas encore prêté serment) s’était engagé à œuvrer avec les Européens et les Américains pour empêcher la contrebande d’armes en direction de Gaza. Le point 6 de la résolution 1860 des Nations unies adoptée le 8 janvier 2009, dix jours avant la fin des combats visait également cette contrebande. On voit trois ans plus tard ce qu’il en est advenu.

 



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