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Tunisie : la blogueuse accusant un ministre de corruption entendue par un juge

15 janvier 2013

Tunisie : la blogueuse accusant un ministre de corruption entendue par un juge

La blogueuse tunisienne Olfa Riahi, le 7 janvier 2013 à Tunis ©AFP

TUNIS (AFP) – (AFP)

La blogueuse
tunisienne Olfa Riahi qui a fait scandale en accusant un
ministre islamiste de corruption et d’adultère a
été entendue mardi comme témoin par un juge
d’instruction au tribunal de première instance de
Tunis, ont indiqué ses avocats.

« Olfa Riahi a été entendue en tant que
témoin à la demande des avocats de la
défense » au sujet des accusations qu’elle a
portées contre le ministre des Affaires
étrangères Rafik Abdessalem, a indiqué à
l’AFP Me Najet Yacoubi.

« Bien qu’elle ait été convoquée en tant
qu’accusée dans le cadre d’une enquête pour
diffamation à la demande du ministre, le juge a
décidé de l’entendre d’abord comme témoin,
avant de l’appeler à comparaître de nouveau »,
a expliqué l’avocate.

Le parquet a ouvert une enquête le 2 janvier sur les
accusations lancées fin décembre par Olfa Riahi,
militante du Congrès pour la République
(centre-gauche), allié du parti islamiste Ennahda au
pouvoir, contre Rafik Abdessalem, gendre du chef d’Ennahda.

La blogueuse accuse le ministre d’avoir encaissé
directement un million de dollars offerts par le
gouvernement chinois, sans passer par la trésorerie de l’Etat.

Elle a aussi publié des factures attestant de frais de
séjour indus dans un grand hôtel de Tunis, le
Sheraton, au nom du chef de la diplomatie tunisienne, qui
était alors accompagné d’une femme dont
l’identité n’a pas été révélée.

Rafik Abdessalem a porté plainte ensuite contre la
blogueuse pour diffusion d »’informations infondées
destinées à lui porter atteinte, ainsi qu’aux
institutions de l’Etat ».

Mme Riahi a été mise en examen en vertu d’une loi
rendant passible de 2 ans de prison « quiconque par
discours publics, presse ou tout autre moyen de
publicité, impute à un fonctionnaire public ou
assimilé des faits illégaux en rapport avec ses
fonctions, sans en établir la véracité ».

Elle a été interdite de quitter le territoire national.

Vendredi, le chef de la diplomatie tunisienne a
dénoncé un complot politique visant à le
discréditer, affirmant que les fonds chinois avaient
été remis à la Banque centrale et que la
Chine avait tenu à garder « secret » ce don
destiné à l’organisation d’un congrès sino-arabe.

Il a aussi assuré que les nuits passées au Sheraton
avaient eu lieu dans le cadre de son travail et que la femme
l’accompagnant était une parente proche.



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