Venus en nombre à la conférence de presse organisée lundi 11 février à Tunis par le Congrès pour la République (CPR), membre de la « troïka », la coalition gouvernementale, les journalistes attendaient l´annonce de la démission des ministres du président Moncef Marzouki. Incrédules, ils ont appris… celle du pape. Le départ des ministres du CPR, lui, attendra.
« Nous sommes contre un gouvernement de technocrates, car cela peut ramener des figures de l’ancien régime et ce ne sont pas eux qui vont ouvrir les dossiers de corruption et faire le nécessaire, a déclaré Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR. Pour être clairs, nous n’appuyons pas la proposition du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, de former un gouvernement de technocrates. Ce n’est pas la solution magique. »
Le parti du président tunisien à décidé de « geler » sa participation dans le gouvernement, mais se donne encore un délai d’une semaine pour annoncer la démission éventuelle de ses ministres. « Il faut donner plus de chances à ce gouvernement, nous sommes dans une alternative difficile », plaidait en aparté Abdelwaheb Maâtar, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle. « Il vaut un gouvernement politique, et ne pas créer de vide », ajoutait-il.
Pour justifier sa décision, le CPR à mis en avant des contacts avec Ennahda, le parti islamiste qui domine le gouvernement. Mais quel Ennahda? En proie à de vives divergences internes, ce dernier ne parvient pas à se mettre d’accord. Quitte à fragiliser un peu plus son propre secrétaire général qui n’est autre… que le chef du gouvernement, Hamadi Jebali.
En Tunisie, la sortie de crise, avivée par l’assassinat politique, mercredi 6 février, de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, n’est pas encore en vue. La troel tissus des élections du 23 octobre 2011, après la chute de l’ancien régime paraît cependant à bout de souffle.
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