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Une émergence sans une bonne gouvernance !!!

La Stratégie de Croissance Accélérée de Développement Durable (SCA2D)
offre un cadre de développement à moyen terme pour jeter les bases de la réalisation de la vision du gouvernement qui est de « faire des Comores un pays émergent d’ici 2040, respectueux des droits de l’Homme, de l’égalité de genre et promouvant l’Etat de droit ». Cette émergence a
été ramenée à 2030 par le Président Azali Assoumani et elle est relatée
dans tous les discours du Chef de l’Etat et tous les responsables de ce
pays.

Selon l’encyclopédie Wikipédia,un pays émergent, ou économie émergente, ou encore marché émergent est un « pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connait une croissance économique rapide,
et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques et
sociales converge vers ceux des pays développés avec une ouverture
économique au reste du monde, des transformations structurelles et
institutionnelles de grande ampleur et un fort potentiel de croissance
» .

Le Centre D’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales(CEPII, 1996) définit le concept de pays émergent à partir de trois critères suivants:

· un niveau de richesse (revenu moyen par tête en 1996 inférieur de 70% au niveau moyen des pays de l’OCDE) ;

· une participation croissante aux échanges internationaux de produits
manufacturés (croissance des exportations de produits manufacturés supérieure de 2% par an à la croissance des échanges mondiaux) ;

· une attraction exercée sur les flux internationaux de capitaux (rôle des places financières).

Ainsi l’émergence est étroitement liée à la bonne gouvernance et à la
croissance économique. Et cette croissance économique est conditionnée par la bonne gouvernance.

L’année 2013 a été déclarée  » année de la bonne gouvernance
 » par l’ancien président Ikililou Dhoinine. Les six éléments
constitutifs de la bonne gouvernance sont entre autres, l’obligation de
rendre compte, la transparence, l’efficience, l’efficacité, la réceptivité et la primauté du droit.
6 ans après cette déclaration, le constat est amer : les éléments
constitutifs développés de la bonne gouvernance ne guident pas la
gestion du pays. L’administration comorienne demeure lente, archaïque et déconnectée des besoins de la population. Elle est incapable de mettre en œuvre les orientations du gouvernement et de produire des services de qualité au profit des citoyens. Le gouvernement demeure sourd aux critiques formulées par la population portant sur les prestations des services sociaux de base. L’Assemblée de l’Union ne joue pas
suffisamment son rôle de contrôle et de législateur. Le pouvoir
judiciaire est inefficace et fait l’objet de critiques acerbes. Une
justice qui ne veille pas au respect de la primauté du droit. Depuis
plus d’une décennie, l’Etat demeure incapable de mettre en œuvre les
reformes de grande envergure touchant notamment l’administration et la justice afin de mettre fin à l’impunité qui règne et bafoue les valeursfondamentales de la bonne gouvernance et renforce cette corruption insolente qui gangrène la société et accentue cette pauvreté qui touche presque la moitié de la population. Le pouvoir actuel parle plus d’émergence et moins de gouvernance.

Un archipel pauvre composé de 10 iles, d’environ 530 000 habitants,
disposant d’une forte diaspora, qui avait des indicateurs similaires aux
Comores dans les années 90 et qui acquis son indépendance en 1975 ne
figure plus dans la liste des pays les moins avancés (PMA) des
Nations-Unies depuis 2008: c’est l’archipel du Cap vert.
Le miracle économique de cet archipel, réside non pas sur la découverte des richesses naturelles, mais sur l’amélioration de sa gouvernance politique et économique. Le Cap-Vert d’aujourd’hui est bien différent de
celui de 1975. Il n’a plus grand chose en commun avec le pays qui a
acquis son indépendance en 1975 après 500 ans de colonisation. C’est à
présent un pays à revenu intermédiaire. Pendant plus d’une décennie, il a connu l’une des croissances économiques les plus rapides du monde et il figure parmi les économies à plus forte croissance d’Afrique. Il se classe ainsi en 6e position sur les 17 pays d’Afrique sub-saharienne ayant enregistré les plus fortes croissances entre 1995 et 2007, avec un « taux de croissance de 7,2 % pour le PIB réel et de 5,1 % pour le PIB réel par habitant au cours de la période ».

Ainsi, une émergence sans une amélioration de la gouvernance du pays n’est que ruine de l’âme !

Comores droit

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